>>L'Italie demande aux Européens d'ouvrir leurs ports aux bateaux de migrants
>>Méditerranée : plus de 8.000 migrants secourus en 48 heures
Des CRS devant des migrants évacués d'un camp Porte de la Chapelle à Paris, le 7 juillet |
"Plus de 250 personnes" ont été recensées dimanche 9 juillet dans les divers campements de ce quartier nord de Paris, a indiqué à l'AFP Pierre Henry, président général de France Terre d'asile.
"On était à 300 petits déjeuners hier (dimanche) et on devrait en faire autant aujourd'hui (lundi)", indique sur place Francoise Davisse, du collectif Solidarités migrants Wilson, qui distribue chaque matin pain et thé aux abords du centre porte de La Chapelle.
À 09h30, une file d'hommes patientaient devant les tréteaux dressés sous un pont, à l'abri de la pluie, a constaté une journaliste de l'AFP. Quelques tentes sont installées sur les trottoirs, des hommes dorment entre les blocs de pierre du boulevard Ney, à l'endroit même où le campement avait été évacué vendredi.
"Il y a des nouveaux, et d'autres qui reviennent des gymnases (où ils avaient été logés vendredi, ndlr) parce que c'était trop excentré ou qu'ils voulaient retrouver des gens qu'ils connaissent", explique Mme Davisse, pas surprise de ce phénomène. "Avec l'été, on sait qu'il y a plus de monde", dit-elle, estimant qu'"avant la fin du mois, ils sont 1.000".
Hamza, un Soudanais de 25 ans, est arrivé la veille de Vintimille. "On m'avait dit qu'ils prendraient les gens pour leur donner un abri, mais je suis arrivé trop tard", raconte-t-il, installé sous les voies de l'autoroute A1. "Cela fait une semaine que je ne me suis pas lavé. Je veux demander l'asile, mais j'ai mes empreintes en Italie", ajoute le jeune homme qui s'interroge: "C'est comme ça la France?"
Les migrants évacués vendredi ont été mis à l'abri en Ile-de-France, notamment dans des gymnases. Cette grosse opération, la 34e en deux ans à Paris, intervenait deux mois après l'évacuation de 1.600 personnes au même endroit, le 9 mai. "Je suis ici depuis un mois mais j'ai raté l'évacuation vendredi, j'étais à Nanterre", dit Rachid, un Afghan. "Moi j'avais rendez-vous", raconte Morseid, un autre Afghan qui dort "près de la gare de l'Est".
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a appelé à l'ouverture d'autres centres en région et mercredi, le gouvernement doit présenter un plan sur l'asile et l'immigration.