>>Lutte durable contre la pauvreté, une stratégie pour les cinq ans à venir
Un ouvrage d’approvisionnement en eau construit grâce aux prêts de la Banque des politiques sociales dans le district de Lê Thuy, province de Quang Binh (Centre). |
Mme Kator, domici-liée dans le village de Ra Trên, district de Phuong Trung, province de Ninh Thuân (Centre), explique que les prêts de la Banque des politiques sociales ont permis à sa famille d’installer un compteur d’eau.Un investissement précieux, pour utiliser cette ressource avec parcimonie, et réaliser ainsi des économies.
«Nous avons bénéficié d’un prêt de 12 millions de dôngs pour construire des toilettes et avoir accès à l’eau du robinet. Grâce aux prêts à taux préférentiel de la Banque de politiques sociales, beaucoup de familles du village vivent mieux», partage Chamaléa Thi Duông, du village de Tham Du, district de Phuong Trung, toujours dans la province de Ninh Thuân.
Auparavant, la famille de Nguyên Huy Thinh, habitant la commune de Nghi Lôc, province de Nghê An (Centre), utilisait l’eau du puits, polluée. L’année dernière, il a lui aussi bénéficié de ce prêt de 12 millions de dôngs qui lui a également permis de financer la mise au point d’un système de biogaz et de le perfectionner.
En place depuis maintenant dix ans, le programme de microcrédits pour l’eau propre et l’hygiène sanitaire en milieu rural a permis à des millions de familles vietnamiennes d’investir pour restaurer, construire des ouvrages d’adduction d’eau propre et des lieux d’aisance conformes aux normes nationales.
Huit millions d’ouvrages d’adduction en eau
Ce programme, financé par des prêts de la Banque des politiques sociales, contribue ainsi à la protection de l’environnement, à l’amélioration des conditions de vie des ruraux, mais aussi au perfectionnement des critères de la Nouvelle ruralité, un vaste programme gouvernemental instauré en 2010.
Les ménages bénéficient ainsi de microcrédits à taux d’intérêt préférentiel d’une valeur maximum de 6 millions de dôngs remboursables sur cinq ans pour soit avoir accès à l’eau du robinet, soit construire des toilettes, et de 12 millions de dôngs au maximum pour les deux ouvrages en question.
Les résultats sont épatants, puisqu’aujourd’hui, 84% de la population du pays ont accès à l’eau courante, et plus de 63% disposent de commodités aux normes. Après dix ans, le programme a été étendu à l’ensemble du pays avec un solde créditeur de 21.343 milliards de dôngs. Au total, ce sont plus de 8 millions d’ouvrages d’adduction d’eau courante et de lieux d’aisance qui ont été construits.
Des forêts pour redonner vie aux terres arables
Une forêt dans le district de Phu Lôc, province de Thua Thiên- Huê (Centre). |
Photo : Hô Câu/VNA/CVN |
En dehors du programme de microcrédits pour l’eau propre et l’hygiène sanitaire en milieu rural, la Banque des politiques sociales accorde depuis 2005 des prêts dans le cadre du projet de développement sylvicole entre le gouvernement vietnamien et la Banque mondiale. Il s’agit du premier projet de prêts pour la plantation des forêts d’exploitation au Vietnam.
Le projet concerne six provinces du Centre que sont Thanh Hoa, Nghê An, Quang Nam, Quang Ngai, Thua Thiên Huê et Binh Dinh. Jusqu’à maintenant, plus de 43.000 ménages ont bénéficié de ces prêts mais aussi des aides techniques, ce qui leur a permis de planter 76.500 ha de forêts d’exploitation. À la fin du mois d’avril dernier, le solde créditeur se montait à 516 milliards de dôngs. Et sur les quatre premiers mois de l’année, 11 milliards de dôngs de prêts ont été décaissés, autorisant la plantation de 70.000 ha de forêts de production.
Résultat : le niveau de vie des bénéficiaires a augmenté, avec à la clé la création de nombreux emplois et le développement du secteur sylvicole. Il a aussi permis d’améliorer la qualité des sols et de lutter contre l’érosion. Un excellent moyen aussi de se prémunir des changements climatiques.
Nguyên Thanh Binh habite le village de Tùng Khanh, dans le district de Phù Cat, province de Binh Dinh (Centre). Il a emprunté 52 millions de dôngs pour planter 6 ha d’une variété d’acacia qui sert, entre autres, à redonner vie aux sols devenus infertiles car surexploités et à faire de la pâte à papier. «En raison du manque de terres agricoles, nous n’avions d’autre alternative que de chercher du travail dans d’autres provinces, témoigne M. Binh. Mais ce projet a changé la donne, et nous pouvons aujourd’hui vivre ici décemment de notre exploitation sylvicole. Il faut compter 15 millions de dôngs pour le boisement d’un hectare de forêt qui permet d’engranger, après sept ans, entre 8 et 10 millions de dôngs par an».
Le secrétaire du Comité du Parti du district de Phù Cat, Pham Ngoc Trinh, dresse un bilan très positif de ce programme de microcrédits qui, selon lui, a été et reste un acteur majeur de la restructuration économique, avec de nombreuses créations d’emploi en faveur des travailleurs ruraux et, de fait, un recul durable de la pauvreté. Il permet aussi d’épauler les modèles d’enrichissement déployés dans les régions en situation difficile.