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Tillerson a rappelé - au second jour d'une tournée d'une semaine en Amérique latine - l'importance de la lutte contre la crise des opiacés aux "effets horribles sur les citoyens américains, mexicains et canadiens".
Le chef de la diplomatie américain Rex Tillerson (droite) et son homologue mexicain Luis Videgaray lors d'une conférence de presse à Mexico, le 2 février 2018. |
Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson et son homologue mexicain Luis Videgaray ont convenu de "faire un effort spécial" dans la lutte contre cette épidémie, ainsi que contre le trafic de fentanyl et d'héroïne, a indiqué le ministre des Affaires étrangères mexicain, Luis Videgaray lors d'une conférence de presse.
L'objectif est d'améliorer l'efficacité de la coopération, "et non pas de nous jeter la responsabilité aux uns et aux autres", a souligné Videgaray qui s'est félicité de cette stratégie.
Il faut "une approche différente" a confirmé M. Tillerson.
La coopération renouvelée doit permettre de "faire face au trafic illégal de drogue qui entre aux États-Unis, stopper le trafic d'armes qui viennent des États-Unis, l'argent liquide et démanteler la structure financière de ces organisations", selon M. Videgaray.
On estime qu’environ deux millions d’Américains sont désormais dépendants aux opiacés, une catégorie de stupéfiants englobant des médicaments analgésiques délivrés sur ordonnance et de l’héroïne, souvent mélangée avec des substances de synthèse.
Le ministre mexicain a précisé que le sujet polémique du mur à la frontière n'avait pas été abordé lors des discussions.
Le président Trump insiste pour qu'un mur - promis durant sa campagne - soit construit à la frontière entre les deux pays afin de stopper l'immigration illégale et l'entrée de drogues aux États-Unis.En dépit de la sérieuse crise diplomatique que le sujet a provoqué entre les deux voisins, le président mexicain Enrique Peña Nieto a salué vendredi le 2 février "la bonne relation de travail" qui se met en place entre les deux pays, à l'issue de sa rencontre avec M. Tillerson.
"Nous avons trop d'intérêts en commun pour laisser quoi que ce soit se mettre en travers de notre chemin", a de son côté commenté M. Tillerson aux personnels de l'ambassade des États-Unis à Mexico avant de quitter le Mexique pour se rendre en Argentine.
"Gagnant, gagnant, gagnante"
En dépit des déclarations de Trump, la relation entre les deux pays est forte, a défendu M. Videgaray, à l'origine de la visite polémique du candidat Donald Trump à Mexico fin août 2016. "À bien des égards, notre relation est désormais plus proche, plus fluide qu'elle ne l'était avec la précédente administration. C'est peut-être une surprise pour beaucoup, mais c'est un fait", s'est-il félicité.
Le mur frontalier entre les États-Unis et le Mexique à Ciudad Juarez, le 19 janvier 2018. |
Sur le délicat dossier de la renégociation de l'Accord de libre-échange Nord-américain (Aléna) entre le Mexique, le Canada et les États-Unis, que Trump a qualifié de "désastre", "la négociation avance de façon sérieuse et professionnelle" selon lui.
La veille, M. Tillerson avait adopté à Austin (Texas), un ton favorable à cet accord. "Je suis Texan, entrepreneur dans le secteur énergétique et aussi éleveur. Je sais à quel point l'Aléna est important à notre économie" avait-il exprimé.
"L'incertitude n'est jamais bonne" a souligné de son côté la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, présente lors des discussions à Mexico. Elle a appelé à conclure rapidement les négociations pour atteindre un accord "gagnant-gagnant-gagnant", alors que se profile en février une 6e série de discussions.
"Empreintes russes"
Interrogé par la presse, le secrétaire d'État américain a par ailleurs averti vendredi le 2 février le Mexique sur de possibles interférences russes lors de son élection présidentielle prévue en juillet prochain. "Nous savons que la Russie pose ses empreintes sur un certain nombre de pays dans le monde. (...) Mon conseil est que le Mexique devrait faire attention" a-t-il affirmé.
Sur la crise au Venezuela, M. Tillerson a écarté toute option d'intervention militaire. Les trois ministres ont appelé le président vénézuélien Nicolas Maduro à restaurer l'ordre constitutionnel. "Nous voudrions voir se produire là-bas une transition pacifique" a exprimé M. Tillerson.
Le chef de la diplomatie américaine effectue une tournée d'une semaine en Amérique latine qui doit le conduire après le Mexique, en Argentine, au Pérou, en Colombie et en Jamaïque.
AFP/VNA/CVN