En trois ans, les entreprises vietnamiennes ont regagné des parts de marché, passant de 20% à 50%, notifie Dang Quôc Hùng. Cette reconquête du marché intérieur les aide à diversifier leurs marchés d'écoulement et à limiter les risques. Par ailleurs, "le montant des contrats domestiques est souvent plus élevé que celui des contrats d'exportation, informe Diên Quang Hiêp, directeur de la compagnie des articles en bois Mifaco. Une fois que nous nous recentrons sur le marché domestique, nos affaires se sont nettement améliorées".
De plus en plus de distributeurs cherchent des producteurs nationaux au lieu de choisir les produits importés. Les articles en bois made in Vietnam se sont taillés un grand prestige sur le marché mondial et ont tous les atouts pour s'imposer sur le marché intérieur. Dans le passé, les entreprises ont négligé ce dernier parce que les exportations allaient bon train.
L'union fait la force
Patronne d'un magasin d'objets en bois dans la rue Ngô Gia Tu, 10e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, Mme Lan fait savoir que les objets made in Vietnam occupent 50% du volume total dans son établissement.
Si les entreprises domestiques ont gagné la partie dans le secteur des objets en bois naturel, elles l'ont perdu dans celui des carrelages. Les produits domestiques sont vendus 450.000 dôngs/m² contre 200.000 à 400.000 dôngs/m² pour les produits importés de Malaisie, d'Allemagne, de Suisse et de Chine.
Les entreprises domestiques d'objets en bois de décoration intérieure sont omniprésentes dans les rues Ngô Gia Tu, Ba Thang Hai (10e arrondissement), Công Hoa (arrondissement de Tân Binh). Dans les magasins de la rue Công Hoa, 100% des objets présentés sont des produits vietnamiens. Dans la chaîne de magasins Home Mart, de la compagnie Ta Gia, à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, les objets en bois de fabrication locale ont remplacé les produits importés, confie Dào Công Phong, directeur de la filiale de la compagnie Ta Gia dans la mégapole du Sud. Pour mieux répondre à la demande, Ta Gia a ouvert deux salles de présentation dans le 7e arrondissement. Les consommateurs vietnamiens accordent de plus en plus d'intérêt aux produits nationaux, se réjouit Dào Công Phong.
Cependant les objets de décoration intérieure nationaux manquent de label commercial. Les entreprises rencontrent des difficultés dans l'élargissement de leur réseau de distribution. "Environ 30% du chiffre d'affaires de la compagnie provient du marché intérieur, essentiellement des projets et ouvrages d'envergure", fait savoir Hông Thu, vice-directrice générale du groupe de transformation de bois Truong Thành. Le chiffre d'affaires de la vente au détail est très modeste et l'édification d'un label commercial est difficile, précise Duong Quôc Nam, directeur de la sarl Hoàng Nam, propriétaire de la chaîne d'objets de décoration intérieure Phô Xinh. Les entreprises vietnamiennes ont certes des atouts dans l'étude des tendances du marché, mais leurs services clientèles sont de bas niveau. Elles ont l'intention de créer une maison commune remplie d'objets de décoration intérieure made in Vietnam. L'objectif est de regrouper les marques nationales au sein d'une maison complète (ampoules, lits, armoires, drap, chaises…).
Thuy Tiên/CVN