Mesures pour stimuler la croissance du crédit

Le secteur bancaire n’a jamais été aussi excédentaire qu’actuellement. Cela s’explique par la faible capacité d’absorption du capital par les entreprises et l’économie nationale. Des solutions sont proposées pour atteindre l’objectif de 14% de croissance du crédit pour cette année.

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Depuis le début de l’année, la Banque d’État du Vietnama réduit quatre fois ses taux d’intérêt directeurs.
Photo : VNA/CVN

Fin septembre 2023, le crédit total de l’économie vietnamienne atteignait 12,749 quadrillions de dôngs (522,7 milliards d’USD), enregistrant une augmentation de 6,9% par rapport à la fin de 2022, selon les données les plus récentes de la Banque d’État du Vietnam (BEV). Cependant, la croissance du crédit reste plus lente qu’en 2022, comme l’a souligné le vice-gouverneur de la BEV, Pham Thanh Hà. À ce stade, la croissance du crédit n’a atteint que la moitié de l’objectif de 14% fixé pour 2023, et il ne reste qu’un trimestre pour y parvenir.

Gestion monétaire

Bien que les taux d’intérêt des prêts aient diminué de 1% à 3% depuis le début de l’année, la croissance du crédit demeure entravée. Le vice-gouverneur permanent de la BEV, Dào Minh Tu, a affirmé que son établissement continuerait à mettre en œuvre des mesures drastiques pour améliorer l’accès des entreprises au crédit, accélérant ainsi la croissance du crédit au cours des derniers mois de l’année.

Pham Thanh Hà a également précisé que concernant la question de l’accès au crédit, la BEV avait organisé 12 conférences et réunions et publié 11 documents sur les mesures prises au cours des neuf premiers mois de cette année. De plus, au niveau local, 63 conférences ont eu lieu avec la participation des entreprises. Ces dernières ont formulé des demandes auprès de la BEV pour continuer à encourager les banques commerciales à réduire les taux d’intérêt, à simplifier les procédures de prêt et à mettre en place davantage de politiques de soutien aux PME, etc.

Avec ces mesures synergiques, la BEV prévoit une croissance du crédit de 4,6% au cours du dernier trimestre de l’année, portant la croissance annuelle du crédit à 12,3% en 2023, toujours en deçà de l’objectif de 14%.

La gestion des politiques monétaires de la BEV comporte de nombreuses caractéristiques spécifiques. Donc, la mise en œuvre des mesures visant à atteindre les objectifs de maîtrise de l’inflation, de stabilité macroéconomique et de soutien à la croissance nécessite une réflexion très minutieuse, selon, Dào Minh Tu.

Dans un avenir proche, la Banque centrale continuerait à orienter sa gestion pour garantir la stabilité macroéconomique. Une réduction des taux d’intérêt peut être envisagée, afin de garantir le contrôle de l’inflation, ainsi que l’approvisionnement en capital et la liquidité pour les institutions financières et l’économie en général, a déclaré Dào Minh Tu. La BEV s’engage également à mettre en œuvre de manière efficace les mesures de gestion des politiques monétaires, du crédit et des taux d’intérêt, à améliorer les textes juridiques, les mécanismes et les politiques de crédit, et est prête à prendre des mesures pour surmonter les difficultés et répondre aux besoins de financement pour le développement économique à l’échelle nationale.

Hausse de l’offre et de la demande

Alors que le secteur bancaire est en situation d’excédent monétaire, de nombreuses entreprises ont des difficultés pour accéder aux capitaux.
Photo : VNA/CVN

Selon les résultats d’une enquête sur les tendances d’affaires du 4e trimestre 2023 publiée récemment par la BEV, on s’attend à une augmentation de 4,6% du crédit au cours des trois derniers mois, et de 12,3% pour toute l’année, ce qui représente une réduction de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions de 12,5% lors de la précédente enquête.

Dans le contexte actuel, les entreprises font face à des difficultés pour maintenir un équilibre financier. Lors de la récente conférence visant à promouvoir le crédit en soutien aux entreprises des secteurs du riz et des produits aquatiques dans le delta du Mékong, un représentant du groupe Lôc Troi a fait part de leurs problèmes. Bien que l’entreprise soit un acteur de premier plan dans le secteur agricole, opérant sur l’ensemble de la chaîne de production du riz, elle rencontre des difficultés à accéder au crédit, même si une priorité est accordée au secteur du riz en matière de prêts.

Partageant ces problèmes liés aux limites de crédit, un dirigeant de l’entreprise de produits de la mer de Nam Can, basée dans la province de Cà Mau, a souligné que l’octroi de crédits était rédigé de manière "uniforme" tout au long de l’année, sans flexibilité pour répondre aux besoins saisonniers des entreprises. Il a suggéré que les banques commerciales adoptent des limites de crédit flexibles, plutôt que strictes, et surveillent de près la situation commerciale des entreprises pour offrir des prêts appropriés.

Parallèlement, il est nécessaire de réduire les taux d’intérêt afin d’aider les entreprises à abaisser leurs coûts de production et à accroître leur compétitivité. Les banques doivent faire preuve de flexibilité en matière de limites de crédit et d’échéancier pour s’adapter à la réalité de la production et des activités commerciales de l’entreprise.

Le directeur général de Vina Kyoei Steel Co., Nguyên Ngoc Quang, a souligné qu’en réalité, les grandes entreprises fonctionnant efficacement obtiennent plus facilement des prêts, y compris des prêts non garantis. Cependant, pour les petites entreprises ayant un faible capital social, l’accès au crédit est extrêmement difficile. M. Quang a déclaré : "En tant que petite entreprise, les garanties sont rares, voire inexistantes. La stabilité de l’activité ne suffit pas à convaincre les banques d’accorder des prêts non garantis, ce qui complique davantage la situation des petites entreprises".

Le gouvernement demande aux banques de favoriser l’accès aux capitaux en faveur du secteur immobilier.
Photo : VNA/CVN

D’après Dâu Anh Tuân, secrétaire général adjoint et chef du Département juridique de la Chambre de Commerce et d’Industrie (VCCI) du Vietnam, de nombreuses entreprises de divers secteurs traversent actuellement une période difficile. Dans ce contexte, les flux de capitaux devraient être ciblés sur les secteurs à fort potentiel de croissance. Par conséquent, les banques et les industries doivent collaborer activement pour stimuler les flux de capitaux. M. Tuân estime que pour que les banques et les entreprises se mettent d’accord, les secondes doivent renforcer leurs capacités de gestion et la transparence de leurs comptes, et les premières réduire les frais et autres obligations contractuelles.

Pour l’expert financier et bancaire, le Dr. Cân Van Luc, l’augmentation de la capacité de l’économie à absorber les capitaux est essentielle pour soutenir à la fois les entreprises et les banques. Il a également souligné que la réduction des taux d’intérêt ne représente qu’une partie de la solution. Le défi consiste à accroître à la fois l’offre et la demande. Du côté de la demande, les taux d’intérêt ont déjà été réduits, tandis que du côté de l’offre, il s’agit d’augmenter la capacité d’absorption de l’économie et des entreprises.

Thê Linh/CVN

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