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Le Russe Karen Khachanov, vainqueur du Masters 1000 de Paris en battant le Serbe Novak Djokovic le 4 novembre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Il fallait bien que cela s'arrête un jour. Depuis sa dernière défaite, au début du mois d'août, face au Grec Tsitsipas à Toronto, Djokovic ne savait plus perdre. Vingt-deux victoires d'affilée, un Grand Chelem (US Open) et deux Masters 1000 enquillés (Cincinnati, Shanghaï) et une finale à Paris. S'il a été tout près de céder face à Roger Federer, samedi 3 novembre, au bout d'une incroyable demi-finale de 3h, il semblait, après s'en être sorti, capable de poursuivre sur sa lancée.
Mais son physique n'a pas tenu. Les premiers signes de fatigue sont apparus à la fin du premier set de dimanche 4 novembre alors que Khachanov délivrait une partition impeccable. Breaké à 6-5, le Serbe n'a pas réussi à se reprendre. Et l'impression s'est amplifiée dès le début du deuxième set.
Le combat proposé par le surprenant membre premium de la nouvelle vague du tennis mondial était celui de trop. Le Serbe a bien tenté d'écourter l'échange, tentant de monter le plus souvent à la volée, mais rien n'y a fait...
Marat Safin
Car, en face, le jeune Khachanov a joué sa carte à fond. Et a délivré une partie incroyable. Solide au service, au fond du court, à la volée, il est difficile de trouver un secteur défaillant au Russe sur ce match. Avec le premier set en poche, un break à 2-1 dans la deuxième manche lui a permis d'aller au bout. Paris n'a donc pas couronner le futur roi du tennis mondial.
Pour Khachanov, cette semaine restera à coup sur un grand moment. Il n'avait jusqu'ici qu'un top 10 sur son CV cette saison, il en a battu quatre (Zverev, Thiem, Isner, Djokovic) cette semaine à Paris. Parti au début de l'année aux alentours de la 50e place mondiale, arrivé 18e en début de semaine à Paris, il est assuré d'occuper le 11e rang dès lundi 5 novembre. Une progression assez fulgurante.
Russe, gros cogneur, grand (1,98m), au physique d'armoire à glace... Forcément, la comparaison avec Marat Safin, l'ex N°1 mondial à la retraite, est inévitable. S'il lui ressemble? "C'est à vous de me le dire", avait-il lancé aux journalistes après sa victoire face à Dominic Thiem. "Je dois encore travailler davantage pour parvenir à son niveau. C'était le numéro un mondial. J'ai encore un long chemin à parcourir avant d'y parvenir mais j'espère y parvenir", a-t-il ajouté.
Safin, comme Juan Martin del Potro, sont deux de ces modèles. Son jeu surpuissant cache une palette bien plus large que ses frappes de mammouth peuvent laisser penser. Il est d'ailleurs rare, voire impossible, qu'un joueur arrive aux portes du top 10 mondial avec la puissance comme seule argument. Si sa victoire a quelque peu surpris dimanche, elle n'a revanche rien d'illogique.
Khachanov, futur top 10?
Car, depuis plusieurs mois, les signes avant-coureurs s'accumulaient. Seuls les top players parvenaient à le battre. À Wimbledon, il s'était incliné contre Djokovic en 8e de finale. Cet été, il avait atteint pour la première fois les demi-finales d'un Masters 1000 à Toronto, battu par Rafael Nadal.
Soutenu à ses débuts par un oncle millionnaire, et qui était présent à Paris, Khachanov a signé sa plus belle saison avec 45 victoires pour 22 défaites, et trois titres à Marseille, Moscou et Paris.
Un parcours qui ressemble furieusement à un lancement pour la saison prochaine. "La question n'est pas de savoir s'il va parvenir dans le top 10 mais quand?", avait estimé Dominic Thiem après sa défaite en demi-finale. "Je suis donc sûr qu'au premier semestre de l'année prochaine, il fera partie des dix meilleurs joueurs." Un jugement qui semble se confirmer.
AFP/VNA/CVN