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Le staff médical met des sacs de déchets médicaux à la poubelle à Wuhan, Chine, en février 2020. |
Photo : Global Times/CVN |
Quand la bombe biologique appelée COVID-19 a éclaté, outre les inquiétudes pour la santé, la vie et le ralentissement économique, le monde s’est mis en alerte sur le plan environnemental à cause de l’énorme quantité de déchets médicaux rejetés dans l’environnement. La consommation de masques est en augmentation. Cela provoque une explosion des déchets. La quantité totale de déchets médicaux dans le monde entier depuis le COVID-19 reste encore à calculer, mais les informations des pays et territoires montrent une augmentation inquiétante.
Un fardeau encombrant les eaux marines
Selon The Verge, à Wuhan en Chine, où la maladie s’est déclarée, la quantité de déchets médicaux dans les hôpitaux a été multipliée par six par rapport à la période d’avant la crise. On estime jusqu’à 240 tonnes de déchets ont été produits seulement en février 2020. Les déchets médicaux sont un énorme fardeau encombrant les eaux marines. L’image d’un banc de poissons nageant parmi les récifs coralliens, autour des masques médicaux et des gants en caoutchouc au fond de la mer, prise par un plongeur au large de la ville d’Antibes (Alpes-Maritimes dans le Sud de la France), une zone protégée de la Méditerranée, s’est rapidement répandue sur Facebook depuis fin mai.
Laurent Lombard de la Clean Sea Campaign, une ONG française, a déclaré : "Peut-être que bientôt nous risquons de voir plus de masques que de méduses en Méditerranée". Les masques médicaux causent une pollution du sol et de l’eau. De plus, ces masques où demeurent virus, bactéries et champignons, sont à l’origine d’autres maladies.
L’association Opération Mer Propre (OMP) organise régulièrement des plongées afin de nettoyer les fonds marins (photo prise le 25 mai 2020). |
Photo : OPM/CVN |
Solutions pour gérer les déchets médicaux
De nombreux pays et organisations ont évalué la situation et proposé des solutions face à cette situation. À Wuhan, plusieurs incinérateurs portables ont été utilisés durant l’épidémie de SRAS pour brûler les montagnes de déchets. Les agences de l’Union européenne (UE) ont publié en avril les lignes directrices pour la gestion des déchets pendant la crise de COVID-19. En Inde, des directives pour le traitement des déchets ont également été élaborées. Les États-Unis ont également mis en place des réglementations sur l’élimination des déchets médicaux.
Au Vietnam, le gouvernement dispose de documents juridiques pour sanctionner les activités d’élimination inappropriée des masques médicaux. Les gens qui jettent des ordures (y compris masques médicaux usagés) au mauvais endroit seront condamnés à payer 3 à 5 millions de dôngs. L’amende passera à 7 millions de dôngs si les déchets médicaux sont abandonnés dans des lieux publics ou les systèmes de drainage et d’assainissement de la zone urbaine. Ainsi, toute médaille a son revers.
Des masques et gants en caoutchouc jonchent les fonds marins (photo prise le 24 mai 2020). |
Photo : OPM/CVN |
À côté de leur rôle "héroïque" lors de la pandémie, il est pourtant difficile d’éliminer les déchets médicaux. Tout d’abord, les autorités et les organisations responsables ne doivent pas laisser les déchets médicaux, en particulier les déchets infectieux, traîner longtemps sans être traités. Il est important de sensibiliser les équipes médicales, qui sont directement impliquées dans le processus de collecte et de traitement des déchets afin de limiter les risques pour leur propre santé et celle de leur entourage.
L’un des autres problèmes auxquels les pays doivent prêter attention est le renforcement de l’inspection et de la surveillance des installations de traitement des déchets médicaux. En parallèle, il faut que les gens utilisent des produits écologiques comme des masques et sacs en tissu... L’épidémie de COVID-19 reste encore compliquée et imprévisible.
Si le problème des déchets médicaux n’est pas bien géré, un nouveau type de crise pourrait affecter la santé publique.
Nguyên Bich Vân/CVN
(Prix du GADIF, Concours "Jeunes Reporters Francophones 2020")