>>JO-2020 : les mascottes olympiques, un enjeu national au Japon
Les mascottes géantes, un moyen sympathique pour les entreprises de faire de la publicité. |
Photo : CTV/CVN |
Dimanche matin. Devant la porte du Jardin botanique, dans le 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, se dressent de grandes mascottes aux allures bizarres. Les unes gambadent, les autres tiennent des positions frisant le ridicule… Le spectacle vivant enchante les visiteurs, les enfants surtout. "Maman, j’aimerais faire une photo avec l’ours en peluche !", "Ah ! Il est drôle ce lapin !", "Moi, je préfère la tortue géante"..., s’exclament les bambins dans une joyeuse cacophonie, des étoiles dans les yeux.
Un travail plutôt bien rémunéré
Les mascottes dans les lieux publics comme les parcs, les centres commerciaux, les supermarchés, les restaurants… sont devenues monnaie courante ces derniers temps dans les grandes villes vietnamiennes. Une façon pour certaines entreprises de faire de la publicité de leurs produits ou services, le tout à moindre coût. L’occasion aussi pour un certain nombre d’étudiants de gagner un peu d’argent pour couvrir leurs dépenses.
"Notre groupe a été invité à officier en tant que mascottes par une entreprise de dentifrice pour enfant. Et nous voilà donc dans la peau d’animaux familiers et aimés des petits ! Nous sommes là toute la matinée, le week-end notamment, dans des lieux qu’ils fréquentent", fait savoir Trân Thi Duyên, étudiante, qui semble peiner dans son costume d’ours brun.
Cette idée de faire la mascotte pour du lait, des friandises, des crèmes glacées ou des jouets ne semble pas gêner les étudiants, de plus en plus nombreux à franchir le pas. L’explication est simple : "C’est un travail assez simple et plutôt bien payé, de l’ordre de 180.000-200.000 dôngs pour la matinée ou la soirée. C’est de toute façon moins pénible que serveur dans un café ou un restaurant", révèle Quôc Trung.
Les mascottes dans les lieux publics sont devenues monnaie courante ces derniers temps dans les grandes villes vietnamiennes. |
Photo : CTV/CVN |
Attention toutefois à ne pas se méprendre, le "job de mascotte n’est pas facile du tout !", tempère Manh Hùng, lui aussi étudiant, et qui travaille depuis six mois sous ces drôles d’apparats. "Le costume en peluche est souvent encombrant et lourd, pesant environ 5 à 7 kg, parfois plus. Et puis, là dessous, c’est une véritable fournaise !", précise-t-il.
Ce métier requiert aussi des qualités indispensables : il faut, en toutes circonstances, garder une attitude sympathique et attirante devant les visiteurs. Il faut aussi être capable de rester sans bouger pendant des heures. Et, bien entendu, le porteur doit savoir imiter les gestes de l’animal qu’il incarne. Par exemple : gambader dans la peluche d’un singe, marcher nonchalamment quand on est en ours, bondir quand on joue le rôle d’un lapin, reproduire une démarche indolente sous la carapace d’une tortue… "Cela demande de longues heures d’entraînement", assure Manh Hùng.
Avec de l’audace, on peut aller loin
"Pour exercer ce job, il faut être avant tout passionné et ne pas rechigner à l’effort. Les candidats doivent être en bonne santé et suivre un entraînement aussi bien physique que technique", confie Hoàng Huy, chef d’un groupe de mascottes appelé Thu Xanh (littéralement les "Animaux verts"), en activité depuis presqu’un an. "Nous faisons non seulement de la publicité pour des produits dans les lieux publics, mais des shows pour animer la cérémonie d’ouverture de telle ou telle entreprise, de foires-expos voire même les cérémonies de mariage". Dans ce cas, les mascottes ont à suivre le scénario fixé dans le contrat conclu avec l’employeur.
Hoàng Huy poursuit en expliquant que Thu Xanh rassemble une trentaine de jeunes venus de diverses universités. Le groupe a sa propre page web, sur laquelle sont affichés ses plans d’activités et l’emploi du temps professionnel de ses membres selon les contrats passés avec les clients. Et l’ambition du chef du groupe ne s’arrête pas là. "J’ai envie de créer prochainement un +Club des mascottes+ rassemblant des personnes férues de ce métier tout nouveau ici, dans un souci de professionnalisme, révèle Hoàng Huy. Et qui, à terme, deviendrait une société indépendante capable de jouer même des films publicitaires. Qui sait ?".
Pour espérer jouer les premiers rôles, il a l’intention de se rendre prochainement en Thaïlande pour examiner des modèles de mascotte réussis, avant d’opter pour le meilleur et de l’introduire au Vietnam. "Vouloir c’est pouvoir !", conclut-il, avec les mêmes étoiles dans les yeux que les enfants devant la porte du Jardin botanique à Hô Chi Minh-Ville.