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L'Américain Frank McCourt nouveau propiétaire de l'OM, lors d'un match au Vélodrome contre Lyon, le 18 septembre. |
Comme un symbole, cette transition a lieu six jours avant le déplacement de l'OM au Parc des Princes, le 16 octobre, pour y défier le Paris SG. Un vieil ennemi qui ne joue plus dans la même catégorie depuis son passage sous pavillon qatari à l'été 2011.
Le 17 octobre, le "closing", bouclage des négociations exclusives entamées le 29 août par McCourt avec Margarita Louis-Dreyfus ("MLD"), l'ancienne propriétaire, se signera d'ailleurs à Paris, loin de l'agitation du Vieux-Port. Probablement au cabinet du président du conseil de surveillance, Jean-René Angeloglou.
Le nouveau président, Jacques-Henri Eyraud sera lui déjà au siège du club pour commencer les grandes manoeuvres.
L'ère Louis-Dreyfus, inaugurée par Robert en 1996 et poursuivie par son épouse MLD à sa mort, en 2009, se clôt après vingt ans de montagnes russes.
L'OM a plusieurs fois risqué la relégation, pas plus tard que l'an dernier, et a trempé dans des affaires judiciaires, celle des comptes de l'OM hier, celle des transferts douteux demain. Il a aussi remporté quelques titres, celui de champion de France en 2010 et trois Coupes de la Ligue de rang (2010-2012). Pas assez cependant pour que les supporters tirent un bon bilan de cette ère.
Quelques traits de plume y mettront fin le 17 octobre. Si les deux parties ne veulent pas communiquer sur le prix, la somme de 45 millions d'euros a beaucoup circulé. Mais les chiffres les plus importants aux yeux des suiveurs de l'OM sont ceux de l'investissement : combien "l'Américaing" mettra-t-il dans le recrutement ?
Changer les hommes
Dans une interview à La Provence, McCourt avait expliqué que "cela aurait du sens" de frapper un premier coup sur le mercato d'hiver, histoire d'étancher la soif des supporters, qui attendent les Papin ou Drogba de demain.
Avant de s'attaquer au terrain, la nouvelle équipe va toucher aux structures et, d'abord, chercher à s'entourer des ses propres hommes.
De fait, Eyraud a déjà beaucoup consulté. Il a donné rendez-vous aux employés de l'OM dès le 17 octobre à 16h00 au centre d'entraînement de La Commanderie, a-t-on appris auprès d'un cadre du club.
L'attelage McCourt-Eyraud, conseillé par l'avocat Didier Poulmaire, a besoin en priorité d'un responsable du business pour succéder à Corinne Gensollen, partie chez Intersport, et d'un directeur sportif. Ce dernier pourrait être Luis Campos.
Le Portugais a fait de l'excellent travail à Monaco, grâce à son flair de recruteur et à ses réseaux.
Sa venue pourrait entraîner le départ, ou le recul d'un échelon, du Belge Gunter Jacob, arrivé cet été. Ce dernier n'est "pas préoccupé" par la possibilité de sauter, assure-t-il. "Si j'ai peur de ce qui va arriver, je ne peux pas faire mon boulot".
Exit Passi ?
De toute façon, "la décision n'est pas entre mes mains, lâche Jacob. J'ai des projets, j'ai lancé des idées pour l'avenir. Je suis là maintenant, pour aider l'OM à progresser, je pense que je suis capable de le faire".
Le poste de l'entraîneur Franck Passi est à peine plus solide. L'arrivée d'un technicien plus réputé que l'ex-adjoint devenu numéro un pourrait s'opérer cet été, à moins que Passi ne laisse l'OM en fâcheuse posture au classement à la trêve hivernale.
Ses surnoms sur la Canebière en disent long : "El Local" ou "El Low-Cost", références ironiques au "El Loco" de l'ex-entraîneur adulé Marcelo Bielsa.
Pour sa défense, Passi fait valoir qu'il est "arrivé dans un moment très difficile" et souligne "qu'on a construit une nouvelle équipe avec un budget bien moindre".
Pour lui, il n'est "pas concevable" de repasser adjoint, explique-t-il à La Provence : "Si demain je ne suis plus entraîneur de l'OM, j'essaierai de trouver un club où je pourrais m'exprimer".
Si Passi est en sursis, l'équipe transitoire mise en place par MLD quand elle a retiré le club des mains de Vincent Labrune, ancien président controversé, va elle s'en aller à coup sûr, le président Giovanni Ciccolunghi en tête.
L'Italo-Suisse "Cicco" rejoint la galaxie des éphémères présidents olympiens, Hamlet Setta (avril-juin 1981), Pierre Cangioni (décembre 1994-janvier 1995), Jean-Michel Ripa (février-juin 1995) ou encore le maire Jean-Claude Gaudin (juin-juillet 1995). Eyraud devrait régner plus longtemps.