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Les cours d’arts martiaux ont lieu très tard dans de mauvaises conditions. |
Photo : vovinam/CVN |
Tous les lundi, mercredi et vendredi soir de chaque semaine, les terrains de l’internat de l’Université nationale de Hô Chi Minh-ville deviennent très animés par des cours d’arts martiaux comme le vovinam ou le taekwondo… Bien que ces cours soient organisés par les étudiants du club d’arts martiaux, ils sont très rigoureux. Ces étudiants coopèrent également avec les fédérations d’arts martiaux dans l’organisation des examens de passage de grade.
Les cours d’arts martiaux dans la pénombre
Les cours d’arts martiaux commencent assez tard, à 18h, car les étudiants terminent leur cours à 17h30. Le jour tombe donc, et après l’échauffement, il fait nuit. Aujourd’hui, ces classes ressemblent exactement aux «cours en campagne» : pour une superficie de 100m2, une seule ampoule vacillante donne de la lumière.
D’où de nombreux problèmes pour s’entraîner : «Il fait tellement sombre que nous ne pouvons presque rien voir», confie Nguyên Van Truc, un étudiant de l’Université des sciences naturelles. D’autres plaisantent, considérant que s’entraîner dans cette obscurité fait d’eux des «héros aveugles» qui écoutent les sons pour sentir venir les frappes.
Le terrain est aussi recouvert de ciment, un revêtement qui ne permet pas de s’entraîner complètement comme sur d’autres types de surface. En outre, les cours sont souvent perturbés car le terrain est traversé par les voies de l’internat que des véhicules empruntent fréquemment.
Ces petits cours de sport ne répondent pas aux besoins des étudiants. |
Photo : Giaoducthoidai/CVN |
«Maintenant, nos conditions d’entraînement sont particulièrement difficiles. Mais nous n’avons aucun autre lieu. Dans les pensionnats pour étudiants, la majorité des installations sportives se limite à un terrain de football en gazon synthétique, et il y a peu d’infrastructures pour les autres sports», déclare Hô Thi Quynh Phuong, une étudiante de l’Université des sciences sociales et humaines.
Avoir des installations ou pas
est égal à beaucoup d’étudiants.
Les étudiants des universités situées intra-muros à Hô Chi Minh-ville ont peu d’opportunités de pratiquer du sport, car le nombre d’universités possédant un gymnase ou seulement une aire suffisamment grande pour des cours d’éducation physique et sportive (EPS) est très faible. Selon Dinh Ngoc Minh Quân, étudiant de l’Université de Saigon, l’aire de sport de son établissement permet aux étudiants de pratiquer beaucoup de sports comme le football, le basket-ball, le badminton..., mais elle est si petite qu’elle est juste suffisante pour les cours d’EPS qui ont lieu du matin au soir. En dehors des heures de cours, impossible pour les étudiants de l’utiliser, donc. En fait, de nombreuses universités de Hô Chi Minh-ville doivent louer des terrains à l’extérieur pour l’enseignement de la gymnastique. Ainsi, les cours d’EPS de l’Université Hutech ont lieu dans le 4e arrondissement, alors que cet établissement est dans l’arrondissement de Binh Thanh.
Par rapport à leurs homologues intra-muros, les universités du quartier de Linh Trung, dans l’arrondissement de Thu Duc, sont mieux équipées. Typiques sur ce plan, l’Université des sciences sociales et humaines et l’Université polytechnique possèdent chacune un très grand gymnase. Mais savoir s’ils répondent aux besoins des étudiants est toujours une autre histoire.
«En dehors des cours d’EPS, le terrain de football est à louer pour tout le monde. Le coût est assez élevé, environ 250.000 dôngs l’heure, tandis que celui des terrains de football en gazon synthétique extérieurs va de 120.000 à 150.000 dôngs. Donc, normalement, nous louons ces derniers. Le gymnase est loué principalement par des gens de l’extérieur», explique un étudiant de l’Université des sciences sociales et humaines.
Les terrains de football de l’internat sont encore bondés de joueurs la nuit car le besoin de pratiquer du sport chez les jeunes est très élevé, tandis que les terrains sont insuffisants. Selon Anh Khoa, un étudiant qui joue souvent au football très tard, son groupe loue fréquemment le terrain à minuit car il est impossible de l’avoir plus tôt, et il est hors de question d’utiliser un terrain extérieur à l’université, car jouer à cette heure est trop dangereux.
Beaucoup d’étudiants ne peuvent que bavarder pendant que quelques-uns de leur classe utilise le terrain disponible. Photo : TT/CVN |
Comme la pratique sportive pour les étudiants est difficile, beaucoup ne comptent finalement que sur les cours d’EPS. Mais ceux-ci ne les satisfont pas. «Dans notre programme universitaire, il y a 5 modules d’EPS, mais seuls les deux derniers nous permettent de faire réellement du sport. Les trois premiers comprennent des exercices inutiles tels que mouvements élémentaires que tout le monde connaît déjà, ou de stupides sauts à cloche-pied…», confie Minh Quân, un étudiant de l’Université de Saigon. Même les modules de sport ne répondent pas aux besoins de tous. En effet, sur le terrain de sport de l’Université de pédagogie et des technologies de Hô Chi Minh-Ville, un des plus grands de la ville, si les étudiants peuvent pratiquer plusieurs sortes de sports, seule une partie de la classe peut jouer car une classe de 40 étudiants n’a qu’un seul terrain de volley-ball. Pendant que 10 étudiants jouent, les autres n’ont d’autres choix que de bavarder.
Beaucoup d’autres universités ont au moins un module d’EPS enseignant les mouvements élémentaires. Alors, de nombreux étudiants, en particulier les garçons, expriment leur mécontentement : «Ces mouvements d’aérobic, même les élèves du primaire les méprisent. Si l’université n’a pas d’aire de sport, elle devrait supprimer les cours d’EPS afin que nous employions plus utilement notre temps. Car ces cours sont une perte de temps».
Les installations sportives sont pour les étudiants
Les universités de Singapour possèdent un grand nombre d’installations sportives. Ainsi, l’Université polytechnique de Nanyang, qui est l'un des lieux d’entraînement pour les équipes participant aux SEA Games, possède nombre d’installations sportives telles que terrains pour les jeux de balle (football, basket-ball, hockey, tennis...), piscine, piste d’athlétisme, gymnase... qui peuvent accueillir au total de 500 à 600 pratiquants. Et ces installations sont réservées aux étudiants. «Les personnes de l’extérieur ne peuvent pas accéder à ces terrains sauf s’ils sont accompagnés par un étudiant. Nous avons créé ces installations pour les étudiants, pas dans un but commercial», déclare Gury Oly, gérant de l’EPS de cette université.
Huy Hoàng/CVN