Colombie
Manifestations : une vingtaine de morts, démission du ministre des Finances

Les violences lors des manifestations contre une réforme fiscale en Colombie ont fait une vingtaine de morts et plus de 800 blessés, et le ministre des Finances a démissionné lundi 3 mai face à une mobilisation qui ne semble pas faiblir.

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Heurts entre police et manifestants opposés à une réforme fiscale, le 3 mai à Cali, en Colombie.

"Mon maintien au gouvernement rendrait difficile l'édification rapide et efficace des consensus nécessaires" pour mener à bien une nouvelle proposition de réforme, a déclaré Alberto Carrasquilla, ministre depuis l'arrivée au pouvoir du président Ivan Duque en août 2018. Il est remplacé par l'économiste José Manuel Restrepo, jusque-là ministre du Commerce.

Le chef de l'État avait annoncé dimanche 2 mai le retrait de ce projet pour en élaborer un nouveau, après cinq jours de protestations qui se sont soldés par la mort de 18 civils et d'un policier, selon le Défenseur du peuple, entité publique de protection des droits.

Le ministère de la Défense a pour sa part fait état de 846 blessés, dont 306 civils. En outre, 431 personnes ont été interpellées au cours des troubles qui, depuis le 28 avril, ont émaillé certaines manifestations, bien que la plupart aient été pacifiques.

Alors que le gouvernement a déployé l'armée en renfort dans les villes les plus affectées, plusieurs ONG ont accusé la police d'avoir tiré sur des civils.

De son côté, le ministre de la Défense, Diego Molano, a affirmé que les incidents violents étaient "prémédités, organisés et financés par des groupes dissidents des FARC".

Répression disproportionnée

Il a par ailleurs dénoncé des dégâts causés à 313 établissements commerciaux, 94 banques, 69 stations de transports publics, 36 guichets bancaires automatiques et 14 péages routiers.

Manifestation contre une réforme fiscale, le 3 mai en Colombie.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sous la pression des manifestations, massives le 28 avril et qui se sont répétées les jours suivants avec une ampleur diverse selon les villes, le président conservateur avait annoncé dimanche 2 mai le retrait de la réforme fiscale, en cours d'examen au parlement.

Il avait précisé qu'il présenterait un nouveau texte, excluant les points les plus contestés, dont une hausse de la TVA sur les biens et les services, ainsi que l'élargissement de la base d'imposition sur les revenus.

Le projet initial a suscité de fortes critiques. L'opposition, les syndicats et même des représentants du parti au pouvoir ont estimé qu'il affectait trop la classe moyenne et l'ont jugé inopportun, la pandémie aggravant la crise économique.

En dépit du retrait annoncé, plusieurs centaines de manifestants sont à nouveau descendus lundi 3 mai dans les rues de Bogota, Medellin (Nord-Ouest), Cali (Sud-Ouest) et Barranquilla (Nord).

Le Comité national de grève, à l'origine de la mobilisation initiale, a appelé à manifester à nouveau mercredi 5 mai, bien que la plupart des grandes villes soient sous le coup de restrictions de déplacement, le pays traversant une troisième vague de contagions au COVID-19 avec à ce jour plus de 2,9 millions de cas, dont plus de 75.000 décès.


AFP/VNA/CVN

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