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Une ancienne députée d'opposition, Maria Corina Machado, lors d'une manifestation de femmes au Venezuela, le 6 mai 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec à leur tête des députées et d'autres responsables de l'opposition qui se montre ainsi déterminée à ne pas relâcher la pression, des centaines de femmes vêtues de blanc ont défilé jusqu'au siège du ministère de l'Intérieur et de la Justice, dans le centre de Caracas, afin de protester contre la dispersion à l'aide notamment de gaz lacrymogène de précédentes manifestations.
Plusieurs stations de métro de la capitale ont pour l'occasion étaient fermées, tandis que la présence de militaires et de policiers était forte sur les artères stratégiques.
Des rassemblements similaires devaient se dérouler dans d'autres villes vénézuéliennes.
Asia Villegas, vice-ministre pour l'Égalité des sexes, a annoncé que les femmes qui se sont parallèlement rassemblées à Caracas en faveur du président socialiste avaient marché jusqu'au siège de la Défense populaire, également dans le centre. "Nous ne voulons ni n'encourageons la guerre, nous misons sur la paix", a-t-elle ajouté.
Très fortes tensions
Des centaines de femmes vêtues de blanc ont défilé jusqu'au siège du ministère de l'Intérieur et de la Justice, dans le centre de Caracas, au Venezuela, le 6 mai 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette mobilisation des femmes des deux camps s'est déroulée sur fond de tensions toujours très fortes au Venezuela.
La dernière victime en date des violences est un homme de 22 ans, mort vendredi 5 mai après avoir été blessé la veille à Valencia, une ville du Nord qui était alors en proie à des attaques contre une centaine de commerces et à de vifs affrontements entre opposants et forces de l'ordre.
À Caracas, des étudiants ont manifesté vendredi 5 mai pour la deuxième journée consécutive, renonçant à rejoindre le ministère de l'Intérieur, contrairement à ce qu'ils avaient tenté de faire la veille. Le défilé avait alors tourné à la bataille rangée avec les forces de l'ordre - jets de gaz lacrymogène, de cocktails Molotov et de pierres -.
Dans ce pays en profonde crise politique et économique, les opposants défilent presque chaque jour depuis le 1er avril pour exiger le départ du chef de l'État avant la fin de son mandat en décembre 2018.
Le mécontentement populaire atteint à cet égard un niveau historique, puisque sept Vénézuéliens sur dix souhaitent qu'il quitte immédiatement ses fonctions, d'après un sondage Venebarometro.
Le bilan de cette vague de manifestations, qui survient dans un contexte de chute des cours de pétrole dont le Venezuela est un gros producteur, est le plus lourd depuis les marches de 2014 (43 morts officiellement).
Ruiné, ce pays souffre d'une grave pénurie d'aliments et de médicaments ainsi que d'une inflation galopante, attendue à 720% fin 2017 par le FMI.
AFP/VNA/CVN