Avec pur-sang mais sans paris, les courses de chevaux captivent l’Arabie

Des chevaux de course trottent sur la piste par une douce après-midi, donnant le coup d’envoi du week-end à l’hippodrome Abdel Aziz, dans la capitale saoudienne.

Des jockeys étrangers à l’hippodrome Abdel Aziz, dans la capitale saoudienne Ryad.

Les chevaux des riches Saoudiens sont de toutes les grandes courses hippiques du monde : Royal Ascot, Longchamp ou même Melbourne. Et si les paris sont interdits dans le royaume ultraconservateur, les courses hippiques y déchaînent les passions.

À la périphérie de Ryad, l’hippodrome ceinturé de palmiers et d’arbustes verdoyants tranche avec la dureté des autoroutes et des tours de la ville construites en plein désert.

«Malheureusement, (la localisation du site) est le secret le mieux gardé. Nous aimerions avoir plus de monde ici parce que c’est une soirée exceptionnelle», regrette le directeur de l’hippodrome, Robert Turman, venu travailler en Arabie saoudite après avoir pris sa retraite dans l’industrie des courses aux États-Unis.

«L’objectif des Saoudiens est d’atteindre les standards internationaux et ils font vraiment un excellent travail», a-t-il ajouté.

Les courses de chevaux sont l’une des rares distractions dans le royaume, où le cinéma, le théâtre, l’alcool mais aussi la mixité dans les espaces publics sont prohibés.

Mais dans la tribune de l’hippodrome, hommes et femmes partagent les mêmes gradins. L’accès y est gratuit pour les jeunes garçons et payant à raison de 10 riyals (2,5 euros) par famille.

«C’est un magnifique endroit» dans une ville qui, elle, manque particulièrement de charme, résume le Néerlandais, Ben van der Klift, 57 ans. «Et si vous venez avec des amis, vous pouvez y déjeuner, regarder» les courses, poursuit ce directeur financier qui, avec des voisins, a organisé un pique-nique entre la tribune et la pelouse.

Plus loin, dans un pavillon vitré, propriétaires de chevaux et invités de marque suivent les courses, enfoncés dans de confortables fauteuils.

Parmi les dignitaires figure le prince Miteb ben Abdallah, dont le défunt père, le roi Abdallah, avait fondé le club équestre de Ryad il y a plus d’un demi-siècle.

À son accession au trône en 2005, le roi Abdallah avait ordonné la construction de l’hippodrome pour «mieux répondre aux impératifs croissants des courses», selon le site Internet du club.

«Le meilleur sable du monde»

Deux employés marchent avec un cheval à la fin d’une course à l’hippodrome Abdel Aziz à Riyad.

L’élevage des chevaux a toujours tenu une place de choix dans la vie des bédouins saoudiens. De cette tradition cavalière, le royaume a tiré une renommée et une race vedette : le pur-sang arabe.

Faris Al-Thiyabe en a même fait sa profession. Casque audio sur la tête, tapi dans une petite salle de l’hippodrome, ce jeune Saoudien de 28 ans annonce le programme des courses, vibre au signal de départ, commente les prouesses des uns, les faiblesses des autres, note la percée d’un outsider, puis, dans un dernier souffle, félicite le vainqueur.

«Mon père avait une écurie. Ma passion pour les chevaux, je la tiens de lui», dit-il, dans un large sourire.

Faris fanfaronne, n’hésitant pas à se présenter comme «le plus jeune commentateur de course hippique». À quelques pas de lui, sous un ciel lourd et lumineux à la fois, des jockeys avancent au trot vers la ligne de départ.

Après chaque course, Faris reprend son souffle, le temps que la piste soit remise en état et aspergée d’eau en vue de la prochaine.

«C’est une installation de première classe», se félicite M. Turman. «La piste elle-même est superbe (...) Nous avons le meilleur sable au monde !»

Les propriétaires et les entraîneurs des chevaux, élevés dans le royaume, peuvent être des princes mais aussi de simples citoyens, ajoute le directeur.

Mamdouh Alarafshah, propriétaire d’Alahmaaj, a passé l’après-midi à l’hippodrome. Son cheval devait participer à la première course - sur 1.200 mètres avec 70.000 riyals en jeu offerts par une société locale (17.500 euros) - mais il a été disqualifié à la dernière minute.

Certains entraîneurs viennent de France, des États-Unis ou de Grande-Bretagne, alors que les jockeys sont saoudiens ou étrangers. «C’est une opportunité pour eux de remporter des courses et de gagner de l’expérience», poursuit Turman.

À Ryad, le moment fort de la saison hippique est la «King Abdel Aziz Cup», une course de 1.600 mètres. Le vainqueur remporte 600.000 riyals (150.000 euros).


AFP/VNA/CVN

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