Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi 1er juillet à Paris pour protester contre le projet de loi antiterroriste qui doit prendre le relai de l'état d'urgence mais qui suscite de vives critiques chez les défenseurs des libertés publiques. Les manifestants, qui avaient répondu à l'appel d'un collectif rassemblant des syndicats (le Syndicat de la magistrature, Solidaires, Sud), des associations ou encore des membres du PCF, ont défilé de la place de la République au Palais-Royal, a constaté une journaliste de l'AFP. Le texte antiterroriste, qui sera examiné lors de la session extraordinaire du Parlement cet été, "va donner au pouvoir exécutif des pouvoirs exorbitants sur les citoyens, sur la base de vagues soupçons", a déclaré à l'AFP Laurence Blisson, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature. "L'État d'urgence devait être une mesure temporaire. Or le gouvernement l'installe dans le permanent". Des syndicats craignent également que les mesures contenues dans le projet de loi soient utilisées contre les mouvements sociaux, "comme les mesures restreignant le droit de manifester, dans le cadre de l'état d'urgence, (qui) avaient été utilisées pour empêcher des manifestations lors de la COP-21" à Paris, explique Murielle Guilbert, secrétaire nationale de Solidaires. Ce projet de loi, s'il est voté, pourra être utilisé "pour museler des contestations contre la loi travail de M. Macron à la rentrée", avance-t-elle. Selon l'avant-projet, l'exécutif entend confier de manière permanente aux préfets et au ministre de l'Intérieur le pouvoir d'assigner des individus dans un "périmètre géographique déterminé", et de perquisitionner de jour comme de nuit, deux mesures jusqu'ici indissociables de l'état d'urgence.