Madrid toujours groggy après une tempête de neige historique

Trottoirs transformés en patinoires, habitants s'échinant à dégager les rues avec des pelles et des pioches : deux jours après une tempête de neige historique, Madrid et une partie de l'Espagne restaient partiellement bloquées et n'espéraient pas un retour à la normale avant plusieurs jours.

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Des employés municipaux dégagent une rue de Madrid enneigée, le 11 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Prises au dépourvu par l'intensité de ces chutes de neige inédites, qui ont donné des allures de station de ski à l'une des plus grandes villes européennes, les autorités n'avaient toujours pas déneigé lundi 11 janvier des quartiers entiers de Madrid. À court de sel et avec trop peu de chasse-neige, elles se concentraient sur les axes principaux, qui commençaient à être dégagés lundi après-midi 11 janvier pour laisser passer les services d'urgence et les camions nécessaires à l'approvisionnement de la ville.

Malgré les multiples problèmes qu'elle a causés, de nombreux Madrilènes ont vu dans cette neige une bouffée d'air frais après dix mois de restrictions dues à la pandémie. Mais après ce weekend irréel et hors du temps, la vague de froid, avec des minimales de -13° attendues mardi 12 janvier dans le centre du pays, a transformé partout la neige en glace, avec son cortège de dangers.

De nombreux habitants, comme Blanca Fernandez, 39 ans, aidaient à dégager les rues. "Nous dégageons le passage avec une pelle que l'on nous a prêtée, surtout pour les personnes âgées. La situation est tellement difficile que nous avons voulu aider", a-t-elle déclaré. "Le 18 janvier prochain, quand les classes rouvriront (à Madrid), il est possible que nous puissions vivre une certaine normalité", a pronostiqué le préfet de la région de la capitale, José Manuel Franco, sur la chaîne de télévision Cuatro. Le ministère de l'Intérieur a appelé tous les habitants du pays à éviter les déplacements non indispensables.

Distribution des vaccins "garantie"

Le ministre a toutefois assuré que la poursuite de la campagne de vaccination contre le coronavirus n'était pas compromise. "Les retards - si retards il y avait - vont être minimes et légers", a-t-il déclaré, ajoutant que la distribution du vaccin vers toutes les régions était "garantie". Quelque 350.000 doses du vaccin de Pfizer/BioNTech arrivées lundi 11 janvier ont toutefois dû atterrir à Barcelone (Nord-Est) et Vitoria (Nord) et non à Madrid. Baptisée Filomena, cette tempête, qui a entraîné de fortes pluies dans d'autres régions, a fait au moins trois morts dans le pays.

Un homme à ski à Madrid après d'exceptionnelles chutes de neige, le 9 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au moins 3.500 tonnes de sel

Durant le week-end, des scènes insolites ont marqué la ville, comme de nombreux skieurs descendant les pentes de jardins publics, des batailles géantes de boules de neige en plein centre-ville, et même un homme lancé sur un traîneau tiré par des chiens. Dans le quartier de Prosperidad, les rares habitants ayant mis le nez dehors marchaient tout doucement ou s'aidaient de bâtons pour éviter de glisser.

Le marché était inhabituellement désert et Gabriel Madrid, propriétaire d'un magasins de chaussures, craignait de ne pas pouvoir recevoir de marchandises "avant vendredi". Afin de dégager les rues, la région de Madrid a distribué 277 tonnes de sel aux différentes municipalités de la zone et devait en recevoir 3.500 tonnes supplémentaires, qui seront acheminées ces prochains jours depuis une région de l'Est de l'Espagne.

Les écoles, des maternelles aux universités, y resteront fermées jusqu'à lundi 11 janvier et les tribunaux et musées jusqu'à mercredi13 janvier. La récolte des ordures était également suspendue. Au total, 116 routes du pays restaient coupées lundi 11 janvier, tandis que près de 600 étaient toujours affectées par ces intempéries. À l'aéroport de Madrid-Barajas, qui a été fermé presque tout le weekend, l'activité a repris timidement, seuls quelques vols ayant pu décoller depuis dimanche soir 10 janvier.

Alors que les bus publics étaient toujours à l'arrêt, le métro de la capitale fonctionnait 24 heures sur 24 et était bondé, offrant des scènes peu conformes aux consignes de "distanciation sociale" données par les autorités pour lutter contre le COVID-19. Les principales liaisons ferroviaires ont rouvert lundi, dont le TGV entre Madrid et Barcelone en début d'après-midi.


AFP/VNA/CVN

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