Madagascar : la chaleur extrême d'octobre causée par l'activité humaine

L'ampleur de la vague de chaleur qui a frappé Madagascar en octobre, la pire que l'île ait jamais connue depuis 40 ans, est une conséquence du changement climatique causé par l'activité humaine, selon une étude scientifique publiée jeudi 23 novembre.

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Une rue inondée après de fortes pluies dues à l'impact de la tempête Cheneso à Antananarivo, au Madagascar, le 25 janvier.
Photo : Xinhua/VNA/CVN

Le phénomène qui a affecté le sud de l'île de l'Océan indien "aurait été virtuellement impossible sans le changement climatique entraîné par l'activité humaine", soulignent dans ce rapport le World Weather Attribution (WWA), un réseau mondial de scientifiques qui analyse en temps réel des événements météorologiques extrêmes.

L'étude, conduite par 13 experts, conclut que "le changement climatique causé par l'activité humaine a fait monter la température" de "1 à 2 degrés", selon les variables étudiées (température moyenne, jours les plus froids et jours les plus chauds).

Or "une hausse de même un demi degré peut pousser des milliers de personnes à leurs limites physiologiques" et provoquer des décès, souligne Sanyati Sengupta, conseiller technique au Centre climat de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Plus de 13.000 personnes sont mortes à cause des phénomènes climatiques extrêmes en Afrique en 2023, plus que sur tout autre continent, d'après la base de données internationale sur les catastrophes EM-DAT.

Les pics de chaleur sont très peu recensés en Afrique, ce qui rend difficile l'étude précise de leur impact à Madagascar, ajoute le WWA. Près de 91% des Malgaches vivent sous le seuil de pauvreté, dont la moitié n'ont pas d'accès à l'eau potable et à l'électricité, ce qui les rend "très vulnérables aux chaleurs extrêmes", note-t-il.

Et beaucoup vivent dans des logements de fortune, rendant difficile l'application de mesures pour les atténuer. Alors qu'octobre marque habituellement le début de la saison chaude et humide, les températures y ont été aussi élevées que celles observées d'ordinaire lors du pic de décembre-janvier.

"Avec l'intensification prévue des vagues de chaleur à Madagascar, il est crucial que les communautés comme les autorités prennent des mesures pour mieux y résister", note la chercheuse en climatologie Rondrotiana Barimalala.

Selon le WWA, la situation requiert des investissements d'urgence dans des systèmes d'alerte précoce et de prévisions des chaleurs extrêmes.

APS/VNA/CVN

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