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Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse à l'Élysée, le 25 avril. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Je ne veux pas de hausse d'impôts et je veux des baisses pour ceux qui travaillent en réduisant significativement l'impôt sur le revenu", a-t-il affirmé lors de sa conférence de presse organisée à l'issue du grand débat national pour répondre à la crise des "gilets jaunes".
Le président de la République était attendu sur la question de la baisse de l'impôt sur le revenu, jugée prioritaire par 18,8% des participants au grand débat et adoubée par plusieurs ministres, dont celui des Finances Bruno Le Maire.
"J'ai demandé au gouvernement de mettre en oeuvre cette baisse d'impôt en la finançant par la suppression de certaines niches fiscales pour les entreprises, la nécessité de travailler davantage et des réductions de notre dépense publique", a expliqué M. Macron.
Le président a estimé à environ cinq milliards d'euros la baisse de l'impôt sur le revenu, qui rapporte plus de 75 milliards par an à l'État, soit environ 13%.
"Autour de cinq milliards, je pense que ce serait une bonne chose", a-t-il affirmé, tout en laissant au gouvernement le soin de "définir le quantum".
Pour financer cette mesure, il a évoqué l'allongement de la durée de cotisation pour le départ en retraite, sans toucher pour autant à l'âge légal qui est actuellement de 62 ans ni supprimer un jour férié, des pistes évoquées par la presse au cours des derniers jours.
"Travailler plus, ça peut se faire d'une autre manière, (comme) allonger la durée des cotisations et de laisser le libre choix", a-t-il soutenu. Cette "option permet de dégager des économies pour réinvestir dans des baisses d'impôts", a-t-il ajouté.
Pour financer cette mesure, le président a évoqué d'autres pistes pour les financer, notamment la réduction des niches fiscales dont bénéficient les entreprises. "Pas celles des ménages ou des particuliers", a-t-il assuré.
Des organismes "inutiles"
M. Macron a notamment rappelé que les entreprises bénéficiaient déjà d'une baisse de l'impôt sur les sociétés, qui doit être ramené à 25%, soit la moyenne européenne, à la fin du quinquennat en 2022.
"Il me semble que la meilleure orientation pour répondre aux besoins de justice fiscale n'est pas d'augmenter les impôts de tel ou tel, mais plutôt de baisser les impôts pour un maximum de nos concitoyens, en particulier pour celles et ceux qui travaillent", a-t-il affirmé, en se référant spécifiquement aux classes moyennes.
Le président a également insisté sur le besoin de réduire la dépense publique pour que "les baisses d'impôt d'aujourd'hui ne soient pas financées par de la dette supplémentaire".
"Il y a beaucoup d'organismes dont j'ai demandé la fermeture au gouvernement", a-t-il souligné, sans donner de précision. Le Premier ministre Edouard Philippe "est en train de piloter ce travail", a-t-il ajouté.
"On a énormément gardé d'organismes inutiles, de comités, de structures: il faut que l'on réduise tout cela massivement", a-t-il assuré.
M. Macron a toutefois défendu la suppression de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) dès le début de son quinquennat, une mesure souvent critiquée lors du grand débat et lors des manifestations des gilets jaunes.
À ses yeux, il s'agit d'une "réforme pour produire, pas une réforme pour les plus fortunés". Il a toutefois souligné que la suppression de l'ISF serait "évaluée en 2020". "Nous regarderons son efficacité. Si elle n'est pas efficace, nous la corrigerons", a-t-il assuré.
D'une manière générale, M. Macron a assuré avoir "déjà baissé significativement" les impôts "dans des proportions non négligeables durant ces deux premières années qui touchent nos concitoyens et les entreprises".
Le chef de l'État a d'ailleurs rappelé la suppression progressive de la taxe d'habitation sur le quinquennat ou encore "la défiscalisation et désocialisation" des heures supplémentaires annoncées en décembre pour répondre à la crise des gilets jaunes.