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Femme passant deux affiches d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, à Eguisheim (Haut-Rhin), le 21 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alors que certains territoires d'outre-mer et des Français de l'étranger ont commencé à voter dès samedi 23 avril, les bureaux de vote ouvrent à 08h00 en métropole. Ils fermeront à 19h00 et à 20h00 dans les grandes villes.
À Saint-Pierre-et-Miquelon, qui a voté samedi 23 avril, la participation s'est établie à 57%, contre 54,96% lors du premier tour.
Avec les trois zones scolaires du pays en vacances scolaires, l'abstention pourrait être le grand arbitre du second tour de la présidentielle.
Le taux de participation à midi donnera une première indication sur la mobilisation des 48,7 millions d'électeurs appelés aux urnes pour décider d'un scrutin capital.
Emmanuel Macron marchant sur la plage du Touquet (Pas-de-Calais) avec sa femme Brigitte, le 23 avril 2022, à la veille du deuxième tour de la présidentielle. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les Français sont devant un choix historique : reconduire le président sortant, ce qui n'a encore jamais été fait, hors cohabitation, depuis l'adoption du vote au suffrage universel direct en 1962 et l'élection du général de Gaulle trois ans plus tard.
Ou élire une femme, ce qui serait une première, et propulser ainsi l'extrême droite à l'Élysée pour une déflagration qui résonnerait bien au-delà des frontières hexagonales, comparable au Brexit britannique et à l'élection de Donald Trump aux États-Unis en 2016.
Une réélection d'Emmanuel Macron, 44 ans, représenterait la continuité, même si le président candidat a promis de se renouveler en profondeur, assurant vouloir placer l'écologie au cœur de son deuxième - et dernier - mandat.
Le président-candidat doit s'exprimer devant ses partisans dimanche soir 24 avril, à l'issue du scrutin, sur le Champs de Mars, au pied de la Tour Eiffel.
L'arrivée de Marine Le Pen, 53 ans, aux commandes d'une puissance nucléaire, dotée d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, et force motrice de l'Union européenne serait un séisme, d'une magnitude d'autant plus élevée qu'elle s'inscrirait dans le contexte lourd d'une guerre aux portes de l'Europe.
Les derniers sondages publiés vendredi soir 22 avril, avant l'entrée en vigueur de la période de réserve électorale, donnent Emmanuel Macron favori, au-delà de la marge d'erreur.
Mais très loin de son score de 2017 où, au bout d'une ascension météorique, il avait battu sa rivale par 66,1% des voix contre 33,9%, pour devenir, à 39 ans, le plus jeune président de la Ve République.
Front contre front
Marine Le Pen saluant depuis sa voiture au dernier jour de campagne, à Berck (Pas-de-Calais), le 22 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les programmes des deux candidats sont à l'opposée et proposent une vision radicalement différente sur l'Europe, l'économie, le pouvoir d'achat, les relations avec la Russie, les retraites, l'immigration, l'environnement...
Après un quinquennat émaillé de crises, des "gilets jaunes" au COVID, ce sont deux France qui s'opposent.
Pour contrer son adversaire, Emmanuel Macron, arrivé en tête au premier tour (27,85%) avec plus de quatre points d'avance, a réactivé le "front républicain". Qui semble toutefois avoir perdu de sa vigueur par rapport à 2017 et 2002, où Jean-Marie Le Pen, le père de Marine, avait été largement dominé au second tour par Jacques Chirac.
La candidate du Rassemblement national, pour sa troisième tentative, a misé sur un autre front, le "Tout sauf Macron" dont la portée dans les urnes reste à mesurer.
Infographie sur le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui seront opposés au second tour de l'élection présidentielle française le 24 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans l'entre-deux tours, les deux candidats ont courtisé l'électorat du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé 3e le 10 avril avec 21,95%.
Mais de nombreux sympathisants LFI pourraient être tentés de bouder les urnes.
La grande inconnue du scrutin reste l'abstention qui risque d'être élevée, voire plus forte qu'au premier tour (26,31%). Tout comme les bulletins blancs et nuls qui avaient atteint un record en 2017, attestant du refus de millions de Français de choisir entre les deux finalistes.
Le record d'abstention pour un second tour date de 1969 avec 31,1%.
Les électeurs seront de nouveau appelés aux urnes les 12 et 19 juin pour les législatives où le nouveau président cherchera à obtenir la majorité nécessaire pour gouverner.
Un autre "troisième tour" se prépare dans la rue où risquent de converger, sur fond d'inflation galopante, tous les insatisfaits du scrutin présidentiel, sur les braises encore chaudes de la crise des "gilets jaunes".