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Le président français Emmanuel Macron (gauche) et le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, à l'aéroport d'Abidjan, le 20 décembre 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président français débute sa journée en inaugurant une "agora" sportive dans le quartier populaire de Koumassi, à Abidjan, en compagnie de l'ex-footballeur Didier Drogba, idole de l'Olympique de Marseille, et de la championne olympique de judo Priscilla Gneto, née en Côte d'Ivoire.
Dans le discours prononcé à Ouagadougou en 2017, destiné à redessiner les relations franco-africaines, Emmanuel Macron avait souhaité que "l'Afrique puisse se doter des meilleures installations sportives pour ses sportifs et pour ses jeunes".
Cette "agora", qui offrira des équipements sportifs, comme des terrains de football ou de basket, sur plus de trois hectares, doit servir de modèle à l'implantation de 80 autres centres sur l'ensemble de la Côte d'Ivoire.
Comme il l'a fait lors de ses précédents déplacements en Afrique, Emmanuel Macron aura ensuite un échange avec des étudiants de l'institut de santé d'Abidjan, notamment sur la lutte contre le sida et les pandémies.
Le chef de l'État passera une partie de la journée en compagnie de son homologue Alassane Ouattara, qui s'est déjà rendu à six reprises à Paris depuis le début du quinquennat.
Craintes électorales
De source diplomatique et même si cela ne fera probablement pas l'objet d'annonce, Emmanuel Macron pourrait aborder avec son hôte l'épineux dossier de l'élection présidentielle prévue en octobre 2020 en Côte d'Ivoire.
Âgé de 77 ans, M. Ouattara entretient le mystère sur une éventuelle candidature à un troisième mandat. Il a annoncé qu'il serait candidat si ses rivaux historiques, les ex-présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, se présentaient.
Âgé de 85 ans, Henri Konan Bédié, président de 1993 à 1999, entretient lui aussi le doute sur sa candidature, alors que l'ex-président Laurent Gbagbo, 74 ans, attend en liberté conditionnelle en Belgique l'examen de l'appel du Parquet après son acquittement en première instance de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI).
Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, la période qui s'ouvre s'annonce tendue. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.
De source diplomatique, Emmanuel Macron devrait tenter de convaincre Alassane Ouattara de ne pas se laisser attirer par "les sirènes d'un troisième mandat".
Relancer le métro
Le président français Emmanuel Macron (centre) lors du repas de Noël avec les militaires français basés à Abidjan, le 20 décembre 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président français, qui répète souvent que la France ne peut pas lutter seule contre le jihadisme au Sahel, va par ailleurs relancer un projet qui lui tient à coeur : la construction de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT), près d'Abidjan.
Il avait dévoilé ce projet en 2017 lors du sommet UE - Afrique, avec l'ambition de faire de cette académie un centre de formation de référence pour l'Afrique de l'Ouest, regroupant à la fois une école pour des cadres et un camp d'entraînement.
Toutefois, le projet n'a depuis guère avancé et le site choisi dans la station balnéaire de Jacqueville, à une cinquantaine de km d'Abidjan, est toujours un terrain vague (seuls des travaux de terrassement ont été réalisés). Ivoiriens et Français n'ont jusqu'à présent pas pu s'entendre sur le financement chiffré à environ 20 millions d'euros. L'impulsion donnée samedi vise à faire débuter les travaux en janvier pour se terminer en septembre, selon des sources sécuritaire.
Un autre dossier qui pourrait être relancé est celui du métro d'Abidjan, un projet titanesque de 1,5 milliard d'euros financé par la France, dont Emmanuel Macron avait posé la première pierre en 2017. Depuis, le dossier a évolué mais les travaux n'ont pas commencé.
Accompagné de son épouse Brigitte et de plusieurs ministres, Emmanuel Macron terminera sa deuxième visite en Côte d'Ivoire en se rendant dimanche à Bouaké, la deuxième ville du pays. Avant de faire, sur la route du retour à Paris, une escale rapide au Niger consacrée à la crise sécuritaire au Sahel.