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La ministre bulgare Ekaterina Zaharieva à Bruxelles, le 27 février. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"La décision que nous avons prise est bonne pour l'Europe, bonne pour les Balkans occidentaux", a déclaré la ministre bulgare Ekaterina Zaharieva à l'issue d'une discussion "pas simple" de plus de 10 heures entre les 28 ministres de l'UE des Affaires européennes réunis à Luxembourg.
Le ministre autrichien Gernot Blümel a expliqué qu'il a été demandé à la Commission européenne de préparer le terrain pour l'ouverture des négociations d'adhésion en 2019, "mais bien sûr certaines conditions devront être respectées", a-t-il ajouté.
La décision a été adoptée par les ministres chargés des Affaires européennes au cours d'une réunion très tendue du fait des réserves émises par la France et les Pays-Bas, selon deux sources européennes. L'accord a été négocié par le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn, a précisé l'une d'entre elles.
"Cela a été une naissance difficile", a concédé sur Twitter le ministre allemand Michael Roth. La décision d'ouvrir la voie à des négociations à l'été 2019 "donne un calendrier clair aux deux pays, et c'est mieux que de ne rien avoir", a estimé Mme Zaharieva. "Les gouvernements des deux pays doivent continuer à appliquer les réformes", a-t-elle ajouté.
Les négociations d'adhésion pourront commencer en juin 2019, après les élections européennes, si les deux candidats continuent d'enregistrer des progrès sur les réformes réclamées par l'UE, notamment dans la lutte contre le crime organisé et la corruption pour l'Albanie.
La décision devra être prise par les ministres des Affaires étrangères sur la base d'un rapport d'évaluation des progrès réalisé par la Commission européenne, précise l'accord.
L'ouverture formelle des négociations sera entérinée à la fin de l'année 2019 par une conférence intergouvernementale, a expliqué une source diplomatique. L'accord conclu avec la Grèce sur le nom de Macédoine du Nord pour l'ancienne République yougoslave a pesé positivement pour débloquer les réserves des États les plus réticents, a-t-on expliqué de même source.
L'accord sur le nom doit toutefois encore être soumis à un référendum à l'issue incertaine. La droite nationaliste macédonienne a appelé à voter "non". L'issue de ce référendum sera déterminant pour l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'UE et le processus d'intégration au sein de l'OTAN.
Si le gouvernement macédonien échoue à faire passer la révision constitutionnelle, "l'invitation de l'Otan est annulée et les négociations avec l'UE ne bougent pas", a prévenu le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
AFP/VNA/CVN