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À une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau du centre-ville de Quang Ngai, dans la province éponyme, Ly Son est la plus grande des trois îles du district insulaire qui porte son nom.
L’île de Ly Son vue du sommet du mont Thoi Loi. |
Photo : Dang Lâm/VNA/CVN |
Sur ses près de 10 km², elle héberge une population de 20.000 habitants. Du port de Sa Ky, il faut compter un peu plus d’une heure de bateau pour rejoindre l’île, qui occupe une position stratégique en Mer Orientale.
Porte-étendard de la souveraineté
Ly Son et l’archipel de Hoàng Sa (Paracel) sont étroitement liés. C’est au XVIIe siècle - au début du règne des seigneurs Nguyên, au Sud - que tout commence, avec la création de la flottille de Hoàng Sa. Dès lors, les habitants de l’île partent régulièrement en mission sur le Paracel afin de faire des relevés cartographiques, d’exploiter les produits de la mer, d’ériger des bornes frontalières et autres stèles de souveraineté.
De fait, Ly Son abrite un patrimoine important. La pagode Am Linh Tu, reconnue vestige national, est dédiée au culte des pionniers de l’île et de leur «descendance» qui ont sacrifié leur vie pour défendre la souveraineté nationale sur l’archipel de Hoàng Sa. Chaque année, s’y déroulent des cérémonies religieuses importantes, notamment celle pour les soldats de la flottille de Hoàng Sa, le 3e mois lunaire. De plus, l’édifice conserve un trésor d’archives et d’objets sur l’histoire de Ly Son.
Pour accéder à la pagode Hang, il faut monter un escalier de 40 marches. |
Photo : Thu Hà/CVN |
Gâtée par la nature, Ly Son est une île volcanique sortie des eaux il y a plusieurs millions d’années. Elle dispose de jolies plages plongeant dans des eaux turquoise, de grottes et de paysages magnifiques façonnés par l’activité volcanique. Les archéologues y ont trouvé également des traces des cultures Sa Huynh et du Champa. Les pagodes Duc, Hang, la maison commune d’An Hai, le Musée de Hoàng Sa ou encore le mont Thoi Loi sont aussi des lieux incontournables. Cela fait beaucoup à découvrir pour une étendue aussi ténue.
Ail, basalte et religion sur l’île
La pagode Duc a été construite dans une cavité du mont Giêng Tiên (culminant à 80 m). À l’entrée de la grotte, est érigée une immense statue du Bouddha (27 m de haut). Son visage, orienté vers la mer, est là pour veiller et porter chance aux pêcheurs en activité. Autre curiosité : l’échiquier grandeur nature installé à l’est de la pagode. Il a été placé ici pour que, selon la légende, les immortels puissent se divertir en descendant dans le bas-monde.
Ly Son est surnommée le «royaume de l’ail» |
La pagode Hang a aussi été aménagée dans une grotte qui pénètre à 25 m au creux de la paroi du mont Thoi Loi. Pour y accéder, il faut emprunter un escalier constitué de 40 marches. Le visiteur découvre alors une atmosphère fraîche, un havre de paix où les délicates senteurs des bâtonnets d’encens se dégagent. Le sommet du mont se mérite mais vaut son pesant d’or, avec une vue étourdissante à 360° sur les environs.
La maison commune d’An Hai a été reconnue site touristique national en 1820.
D’autres navettes plus conventionnelles (50 passagers) partent du port de Sa Ky pour rejoindre l’île à raison de cinq départs quotidiens (à partir de 09h00). Durée : deux heures. Prix : 30.000 dôngs par personne.
La société Greenlines compte exploiter prochainement des navires à grande vitesse (25-28 nœuds), d’une capacité de 60 passagers, pour répondre à l’afflux croissant de touristes.
Construite il y a plusieurs siècles, elle est préservée intacte, bichonnée par les locaux. Maison commune la plus ancienne de Quang Ngai, elle accueille chaque année des festivités et activités culturelles annuelles organisées par les habitants de l’île.
Autre curiosité : la porte naturelle en pierre de lave. Haute de 2,5 m, cette étrange formation fait le bonheur de ceux en quête de photographies originales.
Enfin, impossible de parler de Ly Son sans évoquer sa spécialité : l’ail, réputé dans tout le pays. Les visiteurs repartiront du «royaume de l’ail», comme on l’appelle, avec quelques gousses pour offrir à leurs proches. Les locaux, eux, s’en servent comme remède sous forme de macération dans de l’alcool.
Quê Anh/CVN