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Le Dr Hoàng Dinh Canh, directeur adjoint du Département de prévention et de lutte contre le VIH/sida. |
Photo : CTV/CVN |
Le pays compte environ 1.300 établissements de consultation et 200 cabinets de dépistage du VIH autorisés. À cela s’ajoutent près de 500 centres de traitement qui accueillent quelque 161.000 patients.
Le programme à base de méthadone, déployé dans plus de 340 établissements de traitement, a bénéficié à 52.000 patients. Jusqu’à fin octobre, plus de 800 héroïnomanes ont profité de la buprénorphine dans une dizaine de localités du pays.
La pandémie de COVID-19 a entravé l’accès aux services de lutte contre le VIH, ce qui a entraîné cette année une hausse du nombre de personnes contaminées. Selon le Docteur Hoàng Dinh Canh, directeur adjoint du Département de prévention et de lutte contre le VIH/sida (relevant du ministère de la Santé), il faudrait intensifier les activités de lutte contre cette maladie.
"Le VIH/sida demeure encore un grand problème au Vietnam", a-t-il souligné. Et d’ajouter que le pays enregistre chaque année 12.000 nouveaux cas et environ 2.000 décès. Selon des statistiques, le pays compterait actuellement 230.000 personnes atteintes de ce virus.
Si le taux de personnes à haut risque de contracter du VIH est en baisse, celui des personnes relevant du groupe HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) en forte hausse.
Impacts de la pandémie
Concernant les impacts de la pandémie de COVID-19 sur l’accès aux services de lutte contre le VIH/sida, le Docteur Hoàng Dinh Canh a estimé que le dépistage et le contrôle des nouvelles infections sont vraiment impactés par la crise sanitaire, et ce en raison du fait que de nombreux membres du personnel anti-VIH sont mobilisés dans la lutte contre le COVID-19.
Examen médical d’un séropositif à Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
En raison des mesures de lutte contre l’épidémie, l’accès et le maintien du traitement des personnes séropositives ne sont pas favorables. En raison de la distanciation sociale, du confinement et de l’isolement, beaucoup de personnes n’ont pas pu passer des examens, recevoir des médicaments et/ou subir des dépistages périodiques.
Les gens infectés par le VIH, surtout ceux qui subissent le traitement antirétroviral, dont la santé est fragile, sont à haut risque de mourir à cause du coronavirus par rapport aux autres. De plus, la fermeture d’entreprises, engendrée par l’épidémie, a mis au chômage beaucoup de personnes atteintes du VIH. De ce fait, ils ne peuvent plus bénéficier de leur assurance santé.
Le ministère de la Santé a décidé le 8 juillet de lancer la vaccination anti-COVID-19 pour la période 2021-2022. Les personnes infectées par le VIH font partie des groupes prioritaires. Toujours selon Hoàng Dinh Canh, le Département de prévention et de lutte contre le VIH/sida va bientôt renforcer la vaccination pour ce groupe de personnes.
"La particularité de la vaccination pour ces personnes, c’est qu’il faut d’abord leur faire des tests afin de savoir si elles sont atteintes de maladies aiguës ou pas. Si oui, la vaccination doit être reportée jusqu’à ce qu’elles guérissent", a-t-il fait part.
Quelque 13.000 nouveaux cas
Selon des données du ministère de la Santé, le Vietnam a dépisté, depuis le début de l’année jusqu’à fin novembre, 10.925 nouvelles infections du VIH, dont presque 85% d’hommes. La contamination a surtout comme origine des rapports sexuels non protégés (79%). Près de 1.530 décès sont aussi à déplorer pendant cette période. Selon les prévisions, le pays devrait enregistrer cette année environ 13.000 nouveaux cas de VIH et 2.000 décès.