Syrie
L’urgence humanitaire au cœur des discussions de Genève

La situation humanitaire catastrophique en Syrie, où les civils sont bombardés et meurent de faim, notamment dans la ville symbole de Madaya, devrait dominer les discussions indirectes organisées par l’ONU avec le régime et l’opposition syrienne, attendue le 30 janvier à Genève.

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Des personnes attendent un convoi humanitaire dans la ville de Madaya en Syrie, le 14 janvier 2016.

Le 30 janvier, l’organisation MSF a annoncé que 16 personnes étaient mortes de faim depuis la mi-janvier à Madaya, près de Damas, où quelque 40.000 personnes sont assiégées par le régime. Médecins sans Frontières a accusé les forces du président Bachar al-Assad de "continuer à bloquer l’approvisionnement de la ville en matériel médical et médicaments indispensables".

Madaya est devenue le symbole de la souffrance des civils en Syrie, mais quelque 14 villes sont assiégées dans le pays, par le régime, les rebelles ou les jihadistes de l’Etat islamique (EI), a d’ailleurs rappelé vendredi l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura, qui parraine le périlleux processus de discussions à Genève.

Ces pourparlers, censés in fine enclencher un processus de transition politique, ont remis la Syrie sous le feu des projecteurs, et particulièrement la souffrance d’une population exsangue après cinq ans de guerre.

L’opposition syrienne, qui a finalement décidé de rejoindre les discussions après plusieurs jours d’hésitation, compte mettre la question humanitaire au centre des pourparlers. "Le régime de Bachar al-Assad et la Russie n’ont rien fait pour alléger la situation humanitaire et mettre fin aux attaques indiscriminées contre les civils, comme demandé par l’ONU", a accusé le Haut comité des négociations (HCN), la principale plateforme de l’opposition, dans un communiqué.

La résolution 2254 de l’ONU, adoptée en décembre, qui fixe un cadre aux négociations, demande l’accès aux populations assiégées et l’arrêt des attaques contre les civils.

Les bombardements du régime de Damas et de leur allié russe font quasi quotidiennement des victimes, selon l’OSDH, une ONG syrienne qui estime à près de 1.400 le nombre de civils tués par des frappes russes depuis le début de l’intervention de Moscou en Syrie, fin septembre.

Selon cette ONG, les forces du régime ont encore bombardé le 30 janvier un camp de déplacés dans le nord-est de Lattaquié (ouest), faisant un nombre inconnu de blessés.

Négociations difficiles

Les Occidentaux ont salué la décision de l’opposition de se joindre aux discussions. Les négociations doivent "aboutir à une transition politique sans Assad et mettre un terme à la souffrance des Syriens", a toutefois insisté dans un communiqué le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond.

La question du sort du président Assad, considéré par les Occidentaux comme le bourreau de son propre peuple, est une des plus épineuses, les alliés russe et iranien de Damas refusant sa mise à l’écart.

"Aucun aspect ne ne doit être laissé de côté", a également déclaré le 30 janvier son homologue français Laurent Fabius, pour qui les discussions doivent porter à la fois sur "le droit humanitaire" et "la transition politique".

"Nous sommes au devant de négociations difficiles, il y aura des déceptions", a estimé le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, jugeant lui aussi "impératif qu’il y ait de vrais progrès dans le domaine humanitaire". L’ONU avait résolu d’ouvrir les discussions vendredi malgré l’absence du HCN, et M. de Mistura a rencontré la délégation de Damas, menée par l’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar al-Jaafari.

Cette rencontre, qualifiée par l’envoyé des Nations unies de "réunion préparatoire", a marqué le coup d’envoi symbolique d’un dialogue inter-syrien, arraché au forceps sous la pression internationale et prévu pour durer six mois.

Les grandes puissances, directement touchées par les répercussions du conflit, menace jihadiste et crise migratoire, espèrent que les Syriens parviendront à mettre un terme à une guerre qui a fait plus de 260.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011.


AFP/VNA/CVN

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