Selon le ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC), avec la crise économique mondiale, les échanges commerciaux entre le Vietnam et l'Ukraine ont diminué l'an dernier avec, sur 260 millions de dollars, près de 115,7 millions d'exportations vietnamiennes, essentiellement du textile, des produits aquatiques, du poivre, de la noix de cajou et du riz. Inversement, il en importe des produits à base de blé, des équipements, du fer et de l'acier.
Le Vietnam possède actuellement quatre projets d'investissement en Ukraine cumulant 27 millions de dollars de capitaux dans les secteurs de la transformation alimentaire, de l'emballage et de la restauration. Une situation certes modeste qui n'empêche pas au vice-ministre du MIC, Lê Danh Vinh, de souligner que l'Ukraine est un marché prometteur pour les entreprises domestiques.
Ces derniers temps, le Vietnam s'intéresse à la construction navale, secteur dans lequel il a déjà obtenu des résultats encourageants, d'autant plus que les entreprises ukrainiennes ont une bonne expérience en la matière. Les deux parties espèrent fermement coopérer, et l'Ukraine est disposée à fournir de l'équipement de chantier naval comme portuaire, souhaitant plus particulièrement participer à la modernisation du réseau portuaire vietnamien, ainsi qu'à la construction de ports flottants et de digues, etc.
Le secteur des énergies, dont les centrales hydroélectriques, intéresse également les entreprises ukrainiennes, car plusieurs centrales vietnamiennes sont déjà anciennes, certaines d'entre elles ayant par ailleurs été construites par des entreprises ukrainiennes. Ces dernières continuent de coopérer avec leurs partenaires vietnamiens dans des projets hydroélectriques, tels la fourniture des turbines de la centrale de Huong Diên, province de Thua Thiên-Huê (Centre). Et l'Ukraine participe à bien d'autres projets de modernisation d'ouvrages de production d'électricité au Vietnam.
Les potentiels de la coopération entre les deux pays, importants, sont indéniables. Ils demeurent toutefois largement inexploités par les entreprises vietnamiennes, en raison des difficultés qu'elles rencontrent, telles qu'en matière de normes techniques ou de fiscalité, demeurant le fait qu'elles ne comprennent pas beaucoup le marché ukrainien.
Pour renforcer la coopération bilatérale dans l'investissement et le commerce, le vice-ministre Lê Danh Vinh souligne que les entreprises des deux pays doivent étroitement coopérer, réaliser des études de marché, fournir des informations sur les politiques dans l'import-export des deux pays, ainsi que renforcer les foires- expositions pour développer le commerce bilatéral.
À un niveau gouvernemental cette fois, les cadres juridiques, dont ceux participant de l'environnement d'investissement, doivent être améliorés afin que les entreprises des deux pays disposent de meilleures conditions pour leurs activités. Dans ce cadre, la négociation d'un accord de libre-échange sera bienvenue afin de promouvoir les échanges, de même que l'ouverture d'une ligne aérienne directe entre les deux pays.
Le gouvernement ukrainien a affirmé qu'il accordera des conditions favorables aux exportateurs vietnamiens, notamment en améliorant ses réseaux portuaire et aéroportuaire, ainsi qu'en simplifiant les formalités de douanes. L'Ukraine s'efforce par ailleurs d'améliorer son environnement d'investissement ainsi que de renforcer les dialogues entre autorités locales et entreprises pour mieux attirer l'investissement étranger, dont celui d'entreprises vietnamiennes.
L'Ukraine soutient l'ouverture d'une ligne directe entre Kiev et Hanoi qui promouvra directement les échanges entre les deux pays et donc le commerce bilatéral. Les entreprises vietnamiennes peuvent en outre bénéficier de financements des fonds financiers présents en Ukraine dans l'import-export, les opérations de fusion-acquisition, etc.
Hà Minh/CVN