L'ONU, l'UA et l'UE ont aidé des milliers de migrants à quitter la Libye pour rentrer chez eux

Depuis novembre dernier, 10.171 migrants sont rentrés sains et saufs de Libye, a annoncé mardi 13 mars l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

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Des migrants subsahariens lors d’une distribution de vêtements dans un camp de rétention de la banlieue de Tadjourah, à l’est de Tripoli, en Libye, le 5 décembre 2017.   
Des migrants subsahariens lors d’une distribution de vêtements dans un camp de rétention de la banlieue de Tadjourah, à l’est de Tripoli, en Libye, le 5 décembre 2017.                                                           Photo : AFP/VNA/CVN

Des retours rendus possibles grâce à l'intensification du programme de retour volontaire humanitaire (VHR) mis en place par l'OIM, l'Union européenne (UE), l'Union africaine (UA) et le gouvernement libyen, selon un communiqué de l'ONU.

"Nous continuons à aider les migrants à l'intérieur des centres de détention libyens, tout en intensifiant les efforts pour atteindre les migrants bloqués en dehors de la détention", a déclaré Othman Belbeisi, chef de la mission de l'OIM en Libye. Au cours de la même période, 5.200 autres migrants sont rentrés chez eux avec l'appui de l'UA.

"Depuis l'expansion de notre opération VHR, le nombre de migrants dans les centres de détention officiels est passé d'environ 20.000 personnes en octobre 2017 à 4.000 aujourd'hui, soit cinq fois moins", a précisé le responsable onusien.

Depuis janvier 2017, environ 23.302 migrants ont été rapatriés par l'intermédiaire du programme VHR. "L'OIM en Libye travaille également avec les autorités pour enregistrer les migrants, fournir une assistance vitale sous forme de soins de santé et d'articles d'aide essentiels, un soutien psychosocial, améliorer les services consulaires et promouvoir la stabilisation communautaire", a ajouté M. Belbeisi.

Près de la moitié des retours volontaires effectués par l'OIM depuis la Libye ont été effectués dans le cadre de l'initiative conjointe UE-OIM sur la protection et la réintégration des migrants. Active en Libye ainsi que dans 26 pays d'Afrique du Nord, du Sahel, de la région du lac Tchad et de la Corne de l'Afrique, l'initiative conjointe soutient la réintégration des rapatriés dans les pays d'origine.

Avec ses partenaires, l'OIM a intensifié ses activités pour faire face aux nombres croissants de rapatriés, assurer une assistance dès leur arrivée, et à plus long terme, les aider à se réadapter à leurs communautés. Le programme offre également une assistance à la réintégration des migrants qui reviennent des États membres de l'UE.

Le directeur régional de l'OIM pour l'UE, Eugenio Ambrosi, a déclaré que l'ampleur des besoins de protection de l'opération VHR et le nombre de retours ont dépassé la planification initiale et posent des défis aux pays d'origine.

"Nous entreprenons une approche complètement nouvelle de la réintégration et nous y croyons", a soutenu M. Ambrosi.  "Il faudra du temps pour construire, et en coopération avec les autorités des pays d'origine et les communautés locales, nous voyons déjà des développements prometteurs".

Nouvelle approche de réintégration

Pour Richard Danziger, le directeur régional de l'OIM pour l'Afrique de l'Ouest, "l'Initiative conjointe, en partenariat avec les gouvernements des pays d'origine et de l'Union africaine, vise à assurer la sécurité des migrants et à leur permettre de rentrer dans leur pays d'origine en toute sécurité et de rétablir leur vie sans avoir le sentiment d'être un fardeau pour leurs communautés et leurs familles".

M. Danziger a toutefois prévenu que de nombreux rapatriés de Libye sont traumatisés après avoir subi des abus indescriptibles, affirmant que leurs besoins médicaux et psychosociaux immédiats sont désormais une priorité.

La nouvelle approche de réintégration vise à atténuer les tensions en impliquant les communautés locales dans le processus et en sensibilisant aux stigmates du retour. Le renforcement des capacités, les aspects sociaux, psychosociaux et communautaires sont ainsi intégrés dans le programme.

"Les initiatives que nous entreprenons avec l'UE et nos partenaires africains représentent un nouveau chapitre dans la coopération en matière de migration", a souligné M. Ambrosi. "C'est la première fois qu'un financement important est investi pour soutenir les priorités et la capacité des pays partenaires à gérer le retour et la réintégration et à faire de la migration même un processus plus sûr et informé", a-t-il ajouté.

Xinhua/VNA/CVN

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