L'ONU fait état d'une frappe contre l'un de ses entrepôts à Gaza, des blessés

Une agence de l'ONU a annoncé que l'un de ses entrepôts avait été touché mercredi 13 mars par une frappe faisant de "nombreux blessés" dans la bande de Gaza ravagée par la guerre, au moment où les efforts s'accélèrent pour acheminer de la nourriture vers le territoire palestinien assiégé.

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Maisons détruites après une frappe aérienne israélienne sur la ville de Rafah, dans la bande de Gaza, le 8 mars. 
Photo : Xinhua/VNA/CVN

"Nous pouvons confirmer qu'un entrepôt et centre de distribution de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Rafah a été touché", a déclaré Juliette Touma, porte-parole de l'agence, faisant état de "nombreux blessés".

"Nous n'avons pas pour le moment plus d'informations sur ce qu'il s'est passé exactement ou sur le nombre d'employés de l'Unrwa affectés", a-t-elle ajouté.

Le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza fait état de quatre morts dans le "bombardement" de l'entrepôt.

Un photographe de l'AFP a vu des victimes arriver à l'hôpital al-Najjar de Rafah, dont au moins une a été identifiée par d'autres personnes sur place comme un employé de l'ONU.

Alors que le conflit entre Israël et le Hamas continue de faire rage, le ministère de la Santé du mouvement islamiste a fait état d'au moins 88 personnes tuées ces dernières 24 heures dans les bombardements israéliens qui ont touché notamment le sud de Gaza.

Au sixième mois de ce conflit déclenché par une attaque sanglante du Hamas contre Israël, le bilan humain ne cesse de s'alourdir à Gaza avec 31.272 morts en majorité des civils depuis le 7 octobre selon le ministère, et la situation humanitaire ne cesse d'empirer, l'ONU redoutant "une famine généralisée".

"Le fait d'affamer la population est utilisé comme une arme de guerre", a déploré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Sans trêve à l'horizon, les aides par voie terrestre sous contrôle d'Israël n'entrant qu'au compte-gouttes dans le territoire palestinien assiégé depuis le 9 octobre par Israël, plusieurs pays ont décidé des voies alternatives, par mer et air.

Un deuxième bateau d'aides prêt

Un premier bateau chargé de 200 tonnes de vivres a quitté mardi 12 mars le port chypriote de Larnaca pour Gaza, empruntant un couloir mis en place par plusieurs pays à l'initiative de Chypre. Ce bateau de l'ONG espagnole Open Arms qui évolue à très petite vitesse se trouvait mercredi 13 mars à environ 260 km de Gaza, selon le site Vessel Finder.

Le navire transportant de l'aide à Gaza a quitté le port de Larnaca, à Chypre, le 12 mars. 
Photo : Xinhua/VNA/CVN

Chypre, distante d'environ 370 km des côtes du territoire palestinien, a annoncé qu'un deuxième bateau était prêt à partir avec une cargaison plus importante.

Quatre bateaux de l'armée américaine ont eux quitté les États-Unis avec une centaine de soldats et l'équipement nécessaire à la construction d'une jetée et d'un quai à Gaza pour l'acheminement de l'aide d'humanitaire. Le voyage doit prendre 30 jours environ et l'installation sera prête "d'ici 60 jours", selon les autorités américaines.

Depuis une dizaine de jours, plusieurs pays arabes et occidentaux dont les États-Unis parachutent quotidiennement des repas et des aides médicales sur Gaza, surtout le nord où la situation est particulièrement désespérée.

Mais les envois par mer ou les parachutages ne peuvent se substituer à la voie terrestre, martèle l'ONU.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 27 personnes sont mortes de malnutrition et de déshydratation, en majorité des enfants, dans la bande de Gaza, déjà soumise à un blocus israélien total depuis la prise de contrôle en 2007 de ce territoire par le Hamas.

L'armée israélienne a elle annoncé un "projet pilote" qui a permis mardi 12 mars l'entrée de six camions d'aide du Programme alimentaire mondial (PAM) directement dans le nord de la bande de Gaza, une première.

Des Palestiniens reçoivent la nourriture à Rafah, sud de la bande de Gaza, le 11 mars. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais le PAM estime qu'il faut 300 camions d'aide alimentaire par jour pour répondre aux besoins immenses des quelque 2,4 millions d'habitants dont la grande majorité est menacée de famine d'après l'ONU.

Frappe contre le Hamas au Liban

En dépit des pressions internationales, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est déterminé à poursuivre son offensive contre le Hamas.

"Israël remportera cette guerre quoi qu'il en coûte. Et pour la gagner, Israël doit détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah", a dit M. Netanyahu.

Dans cette ville adossée à la frontière fermée de l'Égypte, s'entassent 1,5 million de Palestiniens en grande majorité des déplacés, qui craignent une offensive terrestre d'Israël.

Le Premier ministre a juré d'"anéantir" le Hamas après l'attaque menée le 7 octobre par des commandos de ce mouvement infiltrés depuis Gaza en Israël.

Au moins 1.160 personnes ont été tuées dans cette attaque, la plupart des civils, selon un décompte établi par l'AFP à partir de sources officielles israéliennes et quelque 250 personnes avaient été enlevées et emmenées à Gaza. 130 otages s'y trouvent encore dont 32 déclarés morts par Israël.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne massive de bombardements contre le territoire exigu, suivie 20 jours plus tard d'une offensive terrestre qui a permis à ses soldats d'avancer du nord au sud de cette bande de terre d'environ 40 km de long et 10 de large.

Face à l'intransigeance des protagonistes, les pays médiateurs -États-Unis, Qatar, Égypte- n'arrivent pas à arracher un accord de trêve accompagné de libérations d'otages, qui était espéré pendant le mois de jeûne musulman du ramadan qui a début cette semaine.

"Nous ne sommes pas près d'un accord", a dit le Qatar.

À la frontière israélo-libanaise, les violences ne connaissent elles non plus aucun répit. Mercredi 13 mars, le Hamas a annoncé la mort d'un membre de sa branche armée, Hadi Moustapha, dans une frappe attribuée à Israël contre une voiture dans le sud du Liban dans laquelle une autre personne a péri.

AFP/VNA/CVN

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