Émeutes en Iran
L'ONU craint des dizaines de morts, Amnesty plus de 100

L'ONU a tiré la sonnette d'alarme mardi 19 novembre après quatre jours de troubles en Iran, disant craindre que "des dizaines" de personnes aient été tuées lors de manifestations contre une hausse de l'essence annoncée en pleine crise économique.

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Un Iranien marche près d'un escalier mécanique vandalisé à Téhéran, le 19 novembre.

L'organisation de défense des droits humains Amnesty International a avancé que le bilan des morts pourrait se situer entre 100 et 200 morts, dénonçant un recours "à la force létale" contre des rassemblements "largement pacifiques". Alors que l'Iran est pratiquement coupé du monde depuis samedi soir 16 novembre, le gouvernement de Téhéran a averti qu'internet ne serait rétabli qu'en cas de retour au calme durable. Du fait du black-out, la situation reste très difficile à évaluer à l'échelle du pays.

"Nous sommes particulièrement alarmés par le fait que l'utilisation de munitions réelles aurait causé un nombre important de décès dans tout le pays", a déclaré à Genève un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Rupert Colville. "Des dizaines de personnes pourraient avoir été tuées", a-t-il ajouté, parlant également de "plus de 1.000" arrestations et exhortant "les autorités et les forces de sécurité à éviter de recourir à la force", et les manifestants "à manifester pacifiquement".

Selon Amnesty International "au moins 106 manifestants dans 21 villes ont été tués, selon des informations crédibles". Mais "le bilan véritable pourrait être bien plus élevé, avec des informations suggérant jusqu'à 200 (personnes) tuées". Quelques heures après l'annonce vendredi 15 novembre d'une hausse du prix de l'essence, des dizaines de villes d'Iran, des plus grandes agglomérations du pays à des chefs-lieux de canton de quelques dizaines de milliers d'habitants, ont été touchées par des manifestations ayant rapidement dégénéré en émeutes.

Selon les informations publiées dans les médias iraniens, seuls cinq décès ont été officiellement confirmés dont ceux de trois membres des forces de l'ordre tués "à l'arme blanche" par des "émeutiers" dans la province de Téhéran. Les funérailles des trois agents sont prévues mercredi 20 novembre.

Manifestations promouvoir mercredi 20 novembre

À Téhéran, des centaines de policiers antiémeutes armés de matraques et de canons à eau ont été déployés sur plusieurs places. Dans l'est de la capitale, deux stations-service incendiées témoignent des violences. Dans l'ouest, un poste de police et un grand panneau publicitaire au-dessus d'une autoroute urbaine ont été incendiés, et une station de vélos en libre service vandalisée.

Image prise à Téhéran le 19 novembre, montrant un grand panneau publicitaire au-dessus d'une autoroute urbaine incendié.

Le porte-parole de l'autorité judiciaire, Gholamhossein Esmaïli, a demandé "à la population de signaler aux forces de l'ordre et à l'appareil judiciaire les séditieux et ceux qui ont perpétré des crimes". Sans donner de chiffre, M. Esmaïli a fait état de l'arrestation de personnes ayant incendié des mosquées ou des banques, et d'"individus ayant fourni des films et des informations à des médias étrangers et à des ennemis" de l'Iran. Les autorités ont accusé des puissances étrangères, notamment les États-Unis, leur ennemi juré, de fomenter les heurts.

Le secrétaire américain Mike Pompeo et la Maison Blanche ont apporté leur soutien aux manifestants. La télévision d'État a montré des rassemblements de soutien aux autorités, à Tabriz (Nord) et Chahr-é Kord (Centre). À Tabriz, les manifestants ont scandé "Manifester est un droit du peuple, les émeutes sont l'œuvre des ennemis", selon l'agence Fars. D'autres manifestations progouvernementales sont annoncées pour mercredi dans diverses villes.


AFP/VNA/CVN

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