À une dizaine de kilomètres de la ville de Quy Nhon, province de Binh Dinh (Centre), la pagode Long Phuoc (commune de Phuoc Thuân, district de Tuy Phuoc), est considérée comme un centre des arts martiaux de cette province. On ne peut ignorer les actions d’éclat de cette pagode comme du succès retentissant des arts martiaux de Binh Dinh, «terre ancestrale» des arts martiaux vietnamiens, dont les maîtres sont des bonzes.
La cour de la pagode, lieu de pratique
La cour de la pagode sert d’espace de pratique de l’art du combat. Il est plus connu depuis 1982 sous le nom «Club de l’art du combat de la pagode Long Phuoc», lequel relève du Centre des arts martiaux traditionnels de Binh Dinh.
Pratique de l’art de combat sous l’entraînement d’un bonze. |
Ici sont accueillis régulièrement des maîtres et spécialistes de l’ensemble du pays et de l’étranger qui viennent pour des échanges ou une étude des techniques. Le club de l’art du combat de la pagode Long Phuoc a pour première origine le style Lâm Tê, une branche de l’école «Thiêu Lâm Tu», un des descendants du Shaolin après la destruction du monastère.
Actuellement, la pagode accueille une cinquantaine d’apprentis âgés de 12 à 16 ans, aussi bien des garçons que des filles. Chaque jour, l’entraînement a lieu de 17h00 à 19h30.
Ce n’est pas parce que l’enseignement est gratuit qu’il n’est pas complet. Il porte sur les techniques à mains nues, mais aussi le maniement des armes telles le bâton, la hallebarde, le sabre, l’épée...
De remarquables succès !
Le club de l’art du combat de la pagode Long Phuoc accueille également des élèves venus d’autres localités comme Thai Binh et de Hai Duong (Nord), lesquels font preuve d’une réelle vocation. «Je suis passionné par les arts martiaux depuis tout petit. Je me suis longuement renseigné sur ceux de Binh Dinh compte tenu de l’histoire de mon pays, et plus particulièrement sur l’école de la pagode Long Phuoc. Finalement, j’ai décidé d’apprendre au sein même de cette pagode», explique Pham Van Thanh, un jeune homme de 22 ans de la province de Thai Binh.
Chaque jour, l’entraînement a lieu de 17h00 à 19h30 |
«Ayant l’opportunité d’étudier et de comprendre pleinement le canon du bouddhisme, après une année de travail et d’apprentissage dans cette pagode, j’ai décidé de devenir bonze en souhaitant également devenir un jeune maître», ajoute-t-il.
Pham Van Thanh n’est pas un cas unique. Pham Thi Hông Nguyên, une jeune femme de 20 ans, considérée comme un élément exemplaire.
Pratiquant l’art de combat dans cette pagode depuis cinq an, elle est aujourd’hui une sportive accomplie. Elle est titulaire de nombreuses médailles gagnées lors de tournois nationaux. Lors du dernier Festival national des arts martiaux traditionnels en août 2011, Pham Thi Hông Nguyên a remporté deux médailles d’argent et deux de bronze. S’agissant de son avenir, elle entend «tout faire pour réussir ma formation d’enseignant d’éducation physique et sportive».
La pagode Long Phuoc, Binh Dinh |
Le club de l’art du combat de Long Phuoc a formé des milliers de personnes. Il faut ajouter tous les maîtres et grands entraîneurs des autres écoles et formes d’arts martiaux traditionnels de Binh Dinh, explique Thich Hanh Hoà, le bonze responsable de la pagode.
Pour Truong Van Vinh, vieux maître de Long Phuoc, «l’école de la pagode Long Phuoc a notablement contribué au développement comme à la perpétuation des arts martiaux de Binh Dinh».
Thanh Tue/CVN