>>À New York, longues files d'attente pour se faire vacciner contre la variole du singe
>>Variole du singe : réunion du comité d'urgence de l'OMS le 21 juillet
Dans un point de vaccination contre le virus de variole du singe à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Comité d'urgence se chargera d'évaluer les indicateurs épidémiologiques, alors que la situation s'est aggravée ces dernières semaines avec désormais plus de 14.500 cas recensés dans 70 pays, selon les chiffres des autorités sanitaires des États-Unis (CDC).
"Indépendamment de la recommandation du Comité, l'OMS continuera de faire tout son possible pour stopper la variole du singe et sauver des vies", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, en conférence de presse mercredi 20 juillet.
Lors d'une première réunion le 23 juin, la majorité des experts avait recommandé au Dr Tedros de ne pas prononcer l'urgence de santé publique de portée internationale.
Détectée début mai, la recrudescence inhabituelle de cas de variole du singe en dehors des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest où le virus est endémique s'est depuis étendue dans le monde entier, avec comme épicentre l'Europe.
Décelée pour la première fois chez l'humain en 1970, la variole du singe est moins dangereuse et contagieuse que sa cousine la variole, éradiquée en 1980.
Dans la plupart des cas, les malades sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes, et vivant essentiellement en ville, selon l'OMS.
"Pleine confiance"
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à Genève. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au 18 juillet, le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (CEDC) recense 7.896 infections par le virus de la variole du singe.
L'Espagne est la plus touchée, avec 2.835 cas, suivie de l'Allemagne (1.924), la France (912), les Pays-Bas (656) et le Portugal (515), la majorité des cas concernant "des groupes d'hommes ayant des relations avec des hommes âgés de 18 à 50 ans".
Hors d'Afrique, "99% des cas recensés sont des hommes", a indiqué mercredi 20 juillet la Dr Rosamund Lewis, la principale experte de l'OMS pour la variole du singe, et 98% d'entre eux sont "des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et principalement ceux qui ont de multiples récents partenaires, nouveaux ou anonymes".
"La communauté qui est actuellement infectée est l'une des plus engagées, puissantes et responsables que nous avons, elle qui a travaillé tellement dur pendant des années pour maîtriser un virus encore plus mortel" (le VIH) et a la "pleine confiance" de l'OMS, a souligné mercredi le chef des urgences de l'OMS, le Dr Michael Ryan.
L'agence de santé travaille en étroite collaboration avec la société civile et les communautés LGBTQI+ pour faciliter la diffusion d'informations sur la maladie, notamment dans l'optique de l'organisation des festivals et marches des fiertés estivaux.
"Ce sont d'importantes célébrations identitaires : il est également très important que ces endroits, ces évènements et activités partagent des informations pour que les gens se protègent", a complété la Dr Lewis.
Rares vaccins
L'agence de santé travaille en parallèle avec États-membres et experts pour faire avancer la recherche et le développement autour du virus.
"Même si nous voyons une tendance à la baisse dans certains pays, d'autres font toujours face à une augmentation, et six pays ont recensé leurs premiers cas la semaine passée", a déclaré le Dr Tedros.
"Certains de ces pays ont un accès bien moins important aux diagnostics et aux vaccins, ce qui rend la flambée de cas plus difficile à tracer et à stopper", alors que les stocks de vaccins sont rares, a-t-il ajouté.
L'entreprise danoise Bavarian Nordic, l'unique laboratoire produisant un vaccin autorisé contre la variole du singe, informait mardi avoir reçu une commande de 1,5 million de doses, majoritairement livrées en 2023, d'un pays européen dont le nom n'a pas filtré, alors que les États-Unis ont commandé 2,5 millions de doses.