>>La croissance française au zénith au troisième trimestre
>>France : l'économie se redresse au deuxième trimestre, avec une croissance de +0,9%
Le secrétaire général de l'OCDE, Mathias Cormann, lors d'une conférence de presse au ministère français de l'Économie, le 18 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'instance réunissant les pays les plus riches table ensuite sur une croissance de 4,2% en 2022 pour la France, contre 4% anticipé lors de la publication de ses dernières prévisions mi-septembre.
"Après un démarrage faible en 2021, l'économie a rebondi sous l’effet de la moindre circulation épidémique, de l'accélération de la campagne de vaccination et de l’assouplissement des restrictions sanitaires", écrit l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) dans cette étude.
Selon une première estimation de l'Insee publiée fin octobre, le Produit intérieur brut (PIB) a bondi de 3% au troisième trimestre, bien au-dessus des attentes.
Si l'institution économique, comme le gouvernement, ont conservé à ce stade leur prévision de 6,25% pour 2021, la Banque de France évoque désormais une croissance de 6,75%.
L'OCDE souligne notamment que "les mesures budgétaires soutiennent fortement la demande intérieure", en particulier les aides d'urgence pour les ménages et les entreprises, tout comme la baisse de la taxe d'habitation, qui "permettront d’amoindrir considérablement les effets de la crise sur le revenu et le pouvoir d’achat des ménages, malgré la baisse prévue des allocations chômage".
"Le soutien public pendant la crise a été impressionnant et très efficace", a souligné le secrétaire général de l'OCDE, Mathias Cormann, lors d'une conférence de presse, en compagnie du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.
En parallèle, l'OCDE note que le plan de relance et le plan d'investissement France 2030 "ont préservé la capacité de production des entreprises" et "soutiendront également leur investissement".
Mais l'organisation pointe les risques liés à l'évolution de la situation sanitaire et à un endettement très élevé, à la fois privé (entreprises et ménages) comme public.
"Le soutien public doit devenir plus ciblé et s'orienter vers les transformations nécessaires de l'économie", sur l'éducation et la transition écologique notamment, a prévenu M. Cormann.
Il faudra "des efforts importants" pour "stabiliser" la dette publique "à près de 120% du PIB en 2060", contre environ 115% attendu cette année, affirme l'OCDE, qui recommande "un programme ambitieux de diminution importante et progressive de la dépense publique", en particulier en reculant l'âge de départ à la retraite et en se fixant une règle pluriannuelle de dépense.
L'institution recommande aussi à la France de "diminuer la masse salariale du secteur public" et de supprimer certaines niches fiscales, en particulier anti-environnementales.
Ce rapport "valide les choix de politique économique qui ont été faits" par le gouvernement, et "confirme que les performances de l'économie française en 2021 et 2022 seront solides et dynamiques", s'est félicité M. Le Maire, tout en confirmant la prévision du gouvernement d'une croissance de 6,25% cette année.
Il a toutefois rejeté toute action précipitée pour rétablir les finances publiques, défendant "une approche progressive".