Les écrivains à un séminaire sur la littérature vietnamienne. |
Les écrivains de l'après-guerre se sont distingués par de nouveaux angles de vue et une volonté créative certaine. Jetons aujourd’hui un regard rétrospectif sur les 30 dernières années littéraires, 30 années marquées par une recherche continuelle de nouveauté.
Depuis les œuvres prémonitoires de Nguyễn Minh Châu, la littérature vietnamienne de l’après 1975 a connu une véritable floraison de nouvelles œuvres traitant de la réalité de la vie et de la destinée humaine sur tous les plans. C’est un certain Nguyễn Huy Thiệp qui, avec sa nouvelle Le général à la retraite, a marqué le début d’une véritable révolution de la littérature nationale. Il a été suivi sur cette voie par Bảo Ninh avec son roman Le chagrin de la guerre, et par Dư Thị Hoàn avec son poème Petite allée…
Aussi diversifiées soient-elles, ces œuvres ont ceci de commun qu’elles diffèrent complètement de la tradition littéraire des années de guerre, autant en ce qui concerne les thèmes abordés que la façon de les exprimer. L’homme, son égo, les contradictions de sa vie deviennent le sujet essentiel. Plusieurs écrivains ont aussi choisi d’analyser, non sans lucidité, les répercussions de l’ouverture économique sur l’éthique sociale. Le critique Ngô Văn Giá : «La plus grande avancée de la littérature vietnamienne au cours des 30 années de renouveau réside dans un changement de conception, par les écrivains, de l’homme et de la vie. Les écrivains ont adopté un style complètement différent, passant d'une esthétique littéraire de guerre à une esthétique de temps de paix. Autrement dit, si auparavant, leur mission était de chanter la résistance par le truchement d'une écriture très réaliste, désormais, ils s’intéressent avant tout à la destinée humaine, aux valeurs universelles, au questionnement et au dialogue avec la réalité. C’est comme ça que sont apparus de grands écrivains et de grandes œuvres».
Le renouveau, la démocratisation, les échanges et l’intégration internationale ne peuvent que diversifier encore davantage l’expression littéraire, estime le docteur Hồ Thế Hà, du département linguistique et littéraire de l’Université scientifique de Huế. «Plus la société se renouvellera, plus les écrivains auront l’occasion de renouveler leur pensée, de faire entendre leur voix, en faisant vivre ainsi la liberté et la démocratie. La littérature pourra alors assumer pleinement sa noble fonction, qui est de refléter la vie humaine sous tous ses aspects et de servir de moyen d’expression pour l’humanité».
Bảo Ninh, Nguyễn Huy Thiệp, Phạm Thị Hoài, Lê Minh Khuê, Tạ Duy Anh, Hồ Anh Thái… et bien d’autres ont contribué à définir la littérature vietnamienne de l’après-guerre. Leurs successeurs se situent sur une même dynamique. Leur volonté? Créer une littérature certes moderne, mais profondément vietnamienne.
VOV/VNA.CVN