L'Iran a entamé la production d'uranium enrichi à Fordo

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé le 9 janvier que l'Iran avait commencé la production controversée d'uranium enrichi à 20% sur son site de Fordo, enfoui sous une montagne et difficile à attaquer.

L'enrichissement d'uranium est au cœur du conflit opposant depuis plusieurs années l'Iran à la communauté internationale.

"L'AIEA peut confirmer que l'Iran a commencé la production d'uranium enrichi jusqu'à 20% (...) sur le site d'enrichissement de Fordo", a indiqué l'agence dans un bref communiqué. "Tout le matériel nucléaire dans l'installation reste sous la surveillance de l'agence", a ajouté l'AIEA, qui a son siège à Vienne. Un diplomate occidental à Vienne, sous couvert d'anonymat, avait déjà fait part le 9 janvier du début de ces activités. "Cette dernière provocation ne fait que renforcer les inquiétudes de la communauté internationale", avait-il indiqué.

L'enrichissement d'uranium est au cœur du conflit opposant depuis plusieurs années l'Iran à la communauté internationale, qui craint que le programme nucléaire iranien n'ait des objectifs militaires en dépit des dénégations répétées de Téhéran. "Toutes les activités nucléaires, notamment l'enrichissement d'uranium à Natanz et à Fordo, sont supervisées par l'Agence internationale de l'énergie atomique", a affirmé le 9 janvier le représentant iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, à la chaîne de télévision iranienne en langue arabe Al-Alam.

Le 7 janvier, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Fereydoun Abbassi Davani, avait annoncé la prochaine inauguration du site de Fordo, situé à 150 km au sud-ouest de Téhéran et qui peut contenir jusqu'à 3.000 centrifugeuses. L'Iran possède déjà 8.000 centrifugeuses sur le site de Natanz.

"Le site d'enrichissement de Fordo sera inauguré prochainement et nous avons la capacité d'y faire de l'enrichissement d'uranium à 20%, à 3,5% et à 4%", avait déclaré le chef de l'OIEA, cité par l'agence Mehr, précisant que "le site de Fordo, tout comme celui de Natanz, a été conçu de telle sorte que l'ennemi ne puisse pas le détruire".

Réactions internationales

Contrairement aux pays occidentaux, la Russie et la Chine s'opposent à de nouvelles sanctions contre Téhéran. L'Iran s'est déclaré prêt à reprendre les négociations nucléaires avec les  puissances du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande Bretagne,  Allemagne). Mais la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a déclaré qu'elle attendait toujours une lettre écrite de la République islamique.

Les États-Unis ont dénoncé le 9 janvier l'escalade iranienne. "Si (les Iraniens) sont en train d'enrichir à Fordo à 20%, c'est une nouvelle escalade dans la violation de leurs obligations en matière de nucléaire", a déclaré la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland.

Pour le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, "le   début de l'enrichissement d'uranium à 20% dans la centrale nucléaire souterraine de Fordo est un pas supplémentaire dans l'escalade", a indiqué son porte-parole. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, s'est dit  "extrêmement déçu" de la décision de Téhéran.

Pour la France, "il s'agit d'une violation supplémentaire et particulièrement grave par l'Iran du droit international". Le Conseil de sécurité de l'ONU a déjà voté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, pour contraindre les Iraniens à suspendre l'enrichissement.


AFP/VNA/CVN

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