L’intelligence artificielle et sa relation avec les sciences humaines et sociales

''L’intelligence artificielle et l’industrie 4.0 : croisement avec les humanités et les sciences sociales'' était au cœur d’un colloque organisé le 25 octobre à Hanoï. Le colloque était le fruit de coopération entre l’Agence universitaire de la Francophonie et l’Académie des sciences sociales du Vietnam.

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Le colloque a été animé par le Professeur Mokhtar Ben Henda de l’Université Bordeaux Montaigne (France). Trois grandes axes ont été abordées : L’industrie 4.0, un cadre de l’application de l’intelligence artificielle (IA) ; l’industrie 4.0 et l’IA, croisement avec les sciences humaines et sociales et enfin l’IA, promesse ou risque trans-humaniste ?

Le colloque sur l’intelligence artificielle et l’industrie 4.0, le 25 octobre à Hanoï.
Photo : Vân Anh/CVN

Pour commencer, Mokhtar Ben Henda a rappelé les Sommets sur l’industrie 4.0 organisé en 2018 et en 2019 au Vietnam dans lesquels les participants ont mis l’accent sur les plans stratégiques pour aider le Vietnam à participer activement à la révolution industrielle par l’application de la technologie 4.0 et la transformation de l’entreprise par l’adoption générale des technologies numériques. À noter que la 4e révolution industrielle se déroule dans le monde avec un fort développement des sciences et des technologies qui change rapidement la production, le commerce, la vie socio-culturelle, les secteurs de la défense et la sécurité, créant à la fois des opportunités mais aussi des défis à toutes les nations.

Dans ce contexte, l’IA est considérée comme impératif de succès. L’IA contribuera à l’augmentation de la productivité, à la personnalisation des produits (production à la demande), à la capitalisation sur les données et leurs analyses ainsi qu’à la création de davantage de valeur.

Le Professeur Mokhtar Ben Henda de l’Université Bordeaux Montaigne présente son intervention. Photo : Vân Anh/CVN

L’expert français a également analysé la relation entre IA, robots et emploi. Les robots ne sont pas la cause du chômage. En effet, la robotisation peut réduire le coût de travail jusqu’à 92%. En Allemagne, malgré cinq fois plus de robots qu’en France, le taux de chômage y est plus de deux fois inférieur. Globalement, les pays dont le ratio de robots par ouvrier est le plus élevé comme le Japon, la Corée du Sud, l’Allemagne ou la Suisse, sont aussi ceux où le chômage est le plus bas. "Les robots occuperont les emplois adaptés aux robots, et les humains les emplois adaptés aux humains", a conclu Mokhtar Ben Henda. Bien sûr, l’industrie 4.0 suscite également l’inquiétude concernant l’emploi face à la robotique. Cette dernière redéfinit le marché du travail et modifie les règles du marché.

À cette occasion, la question concernant la relation entre l’industrie 4.0 et les sciences humaines et sociales a été abordée. Le Professeur français a souligné le rôle des sciences humaines et sociales dans l’économie 4.0. Elles contribuent à clarifier l’impact de la robotisation et de l’IA sur l’économie et sur la société et à étudier l’adaptation des modèles commerciaux aux habitudes consuméristes des clients.

Faut-il avoir peur de l’IA ?

Le superordinateur Watson de l'IBM. Photo : CTV/CVN

L’IA est la science qui étudie l’intelligence humaine par sa modélisation et sa simulation au moyen de programmes informatiques. L’IA est fondée sur une vaste quantité de données, une puissance informatique de calcul et des simulations de processus cognitifs humains pour apprendre.

Dans son histoire de développement, l’IA a vaincu l’Homme à plusieurs reprises. En 2011, un superordinateur conçu par IBM et dénommé Watson a remporté un jeu télévisé aux États-Unis. Son secret : il comprend les questions, répond en langage naturel et puise dans une énorme base de données. En 2016, AlphaGo de Google a battu le champion du monde de football américain Lee Sedol. En 2018, l’IA dépasse les humains lors d’exercices de lecture et de compréhension, dans le test de lecture de l’Université de Stanford (test SQuAD : Stanford Question Answering Dataset).

Pour conclure, le Professeur Mokhtar Ben Henda a cité les avis d’experts sur l’IA. Pour Bill Gates, il est de ceux qui s’inquiètent de la super-intelligence. "Dans un premier temps, les machines accomplissent de nombreuses tâches à notre place et ne sont pas super-intelligentes… Plusieurs décennies plus tard cependant, l’intelligence sera suffisamment puissante pour poser des problèmes. Je ne comprends pas pourquoi les gens ne sont pas inquiets".

Le colloque sur l’intelligence artificielle et l’industrie 4.0 marque la coopération efficace entre l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et l’Académie des sciences sociales du Vietnam. La directrice régionale de l’AUF en Asie –Pacifique, Ouidad Tebbaa, a jugé que ce colloque a été une rencontre réussie entre les deux organes. L’AUF est actuellement le plus grand réseau universitaire au monde et dont le travail engagé porte sur des thématiques prioritaires dont notamment l’intelligence artificielle et l’industrie 4.0.
"Sachez simplement que nous avons besoin de nous (l'AUF et l'Académie des sciences sociales) retrouver plus souvent ensemble sur des thématiques qui vous intéressent et que nous sommes à votre entière disposition", a-t-elle conclu.

Vân Anh/CVN

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