L'industrie du cinéma du Vietnam fait face à une pénurie de talents

Alors que l'industrie du cinéma vietnamienne se développe à pas de géant, une quarantaine de longs métrages sont produits chaque année depuis 2015, le manque de cinéastes et d'équipes compétentes devient plus évident que jamais.

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Dans les coulisses du "Secret of the Wind" (Secret du vent), un terrain de formation pour les jeunes cinéastes talents.
Photo : Duc Tuân/CVN

Bien que la qualité ne soit pas toujours au rendez-vous, il y a tout de même quelques signes d’encouragement. Notamment, une génération de cinéastes d’origine vietnamienne, dont Charlie Nguyên, Victor Vu, Leon Quang Lê ou Ngô Thanh Vân, a su insufflé une nouvelle vie au cinéma vietnamien lors de leur retour au pays. Des équipes internationales ont aussi apporté de nouvelles techniques et une amélioration des effets visuels.

Malgré tout, compte tenu de la taille et du potentiel global du marché, il y a encore une grande pénurie en ressources humaines de qualité. Le réalisateur et producteur Nhât Trung a déclaré que l'industrie manquait de bons scénaristes et de bons scripts.

"Sans une équipe décente de scénaristes, les scripts de mauvaise qualité sont inévitables et s’il y avait plus de producteurs talentueux, les réalisateurs ne continueraient pas à produire des films faits pour personne", a déclaré un réalisateur anonyme.

La réalité est que beaucoup de diplômés formés dans les écoles de cinéma ne travaillent pas dans ce secteur, ce qui entraîne un véritable manque de ressources humaines dans les équipes de tournage vietnamiennes.

Susciter la passion chez les jeunes

De jeunes acteurs, réalisateurs et scénaristes sont bien sur régulièrement repérés mais sans un soutien professionnel constant sur du long terme, il ne leur est pas possible de renouveler constamment les mêmes performances.

Selon Nguyên Hoàng Hai, directeur de la publication CJ CGV du Vietnam, pour trouver de nouveaux talents pour le cinéma national, il est impératif d’envisager de nouvelles méthodes de formation.

D’après l'expert danois Jakob Kirstein Hogel, deux priorités sont à étudier pour améliorer la formation des cinéastes. Il convient tout d’abord de réduire la théorie et de favoriser la pratique sur le terrain. De bonnes compétences en matière de réalisation de films doivent permettre de gérer des productions à faible coût capables de rivaliser (en partie) avec des films étrangers à gros budget, a-t-il déclaré.

La deuxième chose à considérer est de savoir comment susciter la passion des jeunes pour le cinéma. Et cela passe obligatoirement par de bons scénarios, des productions de qualité et des réalisateurs passionnés.

D'ici 2026, le Vietnam prévoit d'envoyer à l'étranger 930 talents venant tous les domaines artistiques, y compris du cinéma, a déclaré le vice-ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme. Prof.-Dr. Ta Quang Dông.

Le projet de révision de la loi sur le cinéma va préciser le soutien financier du gouvernement pour améliorer l’enseignement dans les écoles nationales de cinéma et prévoit d’aider les meilleurs étudiants à étudier les techniques de réalisation et de gestion de production et à distribuer les films vietnamiens dans les pays dotés d'une industrie du cinéma développée.


Thuy Hà/CVN

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