>>Le gigantesque incendie Dixie Fire continue sa course en Californie
>>Incendie en Californie : 2.000 nouvelles évacuations
>>En Californie, des pompiers dépités face à des incendies sans fin
Un pompier sauve un drapeau américain des flammes qui consument une habitation de Greenville, en Californie, le 4 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La sécheresse prolongée, dont les scientifiques estiment qu'elle est liée au changement climatique, a rendu l'Ouest des États-Unis particulièrement vulnérable à ces feux très destructeurs. Le Dixie Fire, qui a dévasté cette semaine la petite ville de Greenville, a dévoré plus de 170.000 ha depuis qu'il s'est déclaré mi-juillet.
"Les personnes qui ont perdu leurs habitations et leurs commerces... Leur vie ne sera plus jamais la même", a dit lors d'une conférence de presse le shérif du comté de Plumas, Todd Johns, qui participe à coordonner les efforts contre l'incendie et habite Greenville "depuis toujours". "J'ai le cœur brisé par ce qui s'est passé" dans ce bourg de 800 habitants, a-t-il dit. "Tout ce que je peux vous dire c'est que je suis désolé."
Calcinée, Greenville ne laissait voir vendredi 6 août que des ruines. Toutes les structures en bois étaient réduites en cendres et certains édifices de pierre à l'état de gravats. Si personne n'a encore été blessé par le brasier, il est vital que les habitants de la région se trouvant sur son chemin tiennent compte des avis d'évacuation, a souligné Todd Johns. "Cet incendie n'est pas terminé. Si ce panache de fumée se dirige un tant soit peu vers vous, vous devez vous préparer. Où que souffle le vent, c'est là que (le feu) ira."
Plus de 5.000 pompiers combattent l'immense incendie, dont les énormes volutes de fumée sont visibles depuis l'espace. Les autorités ont indiqué vendredi 6 août s'attendre à ce que des rafales de vent alimentent le brasier. Ces bourrasques, combinées à un terrain difficile et à une végétation abondante et très sèche, rendent les efforts des combattants du feu encore plus ardus.
Quelque 175.000 ha
Le Dixie Fire s'est étendu en l'espace d'une nuit, jusqu'à couvrir 175.000 ha, soit une surface plus grande que celle du Bootleg Fire, en train de dévaster l'État de l'Oregon, plus au Nord. Ses flammes ont pris une telle ampleur qu'elles génèrent leur propre climat. Les feux de forêt sont courants en Californie, mais en raison du changement climatique ils sont de plus en plus ravageurs.
Fin juillet, les incendies y avaient déjà détruit deux fois et demie plus de végétation qu'à la même période en 2020, pourtant la pire année de l'histoire de la Californie en termes de feux. Le Dixie Fire rappelle douloureusement le Paradise Fire de 2018, incendie le plus mortel pour la Californie ces dernières années. Des lignes électriques défectueuses, qui parcouraient la ville septentrionale de Paradise, avaient provoqué ce brasier, tuant 86 personnes.
Le fournisseur d'énergie Pacific Gas and Electric (PG&E), plus grande compagnie d'énergie de Californie, a plaidé coupable. Les équipements de PG&E sont à nouveau mis en cause pour le Dixie Fire, après qu'un arbre est tombé sur un câble d'alimentation le jour où l'incendie a démarré.
L'entreprise a annoncé fin juillet qu'elle enfouirait ses 16.000 km de câbles électriques afin d'éviter que ses équipements soient à l'origine de nouveaux incendies dévastateurs. Greenville elle-même est coutumière des incendies. Elle avait déjà été quasiment anéantie en 1881, et plusieurs brasiers ont menacé ses habitants au cours du siècle et demi passé.
AFP/VNA/CVN