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L'Américain Noah Lyles vient de remporter le 200m de la finale de la Ligue de diamant, le 30 août à Zurich. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
À l'aune du chrono de Lyles, la réunion zurichoise a délivré un beau niveau d'excellence, en dépit de la fraîcheur (17 degrés à 22h00) défavorable notamment aux sprinters. Malgré cet inconvénient majeur, Lyles, 21 ans, a approché son record personnel de 2/100e. Grâce à son habituelle fin de course, le Floridien a relégué à trois mètres le Turc Ramil Guliyev (19.98), champion du monde et d'Europe.
Et, pour communier avec la foule, Lyles n'a pas été avare de tours de stade, le drapeau américain sur les épaules.
Bolt dans le viseur
Certes la marque planétaire de Bolt (19.19 en 2009) paraît encore lointaine, mais, dans de bonnes conditions de chaleur et sur une piste encore plus rapide, Lyles vaut déjà 19 sec 50. Et au Letzigrund il s'est approché à 1/100e du record du meeting qui appartient à Bolt depuis l'édition 2012 (19.66).
"Même si j'ai déjà battu les meilleurs mondiaux sur 100m (record personnel de 9 sec 88), c'est bien sur 200m que je peux actuellement le mieux exprimer ma vitesse", a rappelé Lyles, showman grand amateur de rap.
Doté de la résistance à la vitesse, Lyles est capable de relancer à 50m de l'arrivée en légèreté, qualité qui caractérise les grands spécialistes du demi-tour de piste.
À l'enseigne de la totale domination de Lyles, la controversée Sud-Africaine Caster Semenya a elle aussi creusé l'écart au 800m, en 1 min 55 sec 27/100 en menant de bout en bout, avec 2 sec 57 de marge sur l'Américaine Ajee Wilson.
La veille, la double championne olympique avait assuré qu'elle n'avait pas besoin de lièvre pour se rapprocher du record du monde (1:53:28) de la Tchécoslovaque Jarmila Kratochvilova, qui date de 1993.
Comme d'habitude, Semenya, qui avait couru en 1 min 54 sec 25 le 30 juin à Paris, avait refusé aussi de répondre sur l'obligation, à compter du 1er novembre, de se soumettre au nouveau règlement de la Fédération internationale (IAAF). Ce règlement oblige les athlètes hyperandrogènes à faire baisser, avec des médicaments, leur taux de testostérone sous les 5 nanomoles par litre de sang si elles veulent participer aux épreuves internationales du 400m au mile (1.609).
Poids d'enfer
Le Néo-Zélandais Tomas Walsh a pour sa part projeté le poids de 7,260kg à 22,60m au 2e essai, soit le nouveau record du Letzigrund, effaçant l'ancien de l'Américain Randy Barnes, vieux de 30 ans.
Barnes détient le record planétaire avec 23,12m depuis 1990, une marque dont les années semblent comptées, d'autant que jeudi soir pour la 2e fois dans l'histoire de la discipline trois costauds ont dépassé les 22m, avec les Américains Darrell Hill (22,40m) et Ryan Crouser (22,18m).
Les Kényans sont restés maîtres du 1.500m, Timothy Cheruiyot (22 ans) s'imposant avec autorité en 3 min 30 sec 27, devant Elijah Manangoi (3:31:16), soit l'ordre inversé des Mondiaux-2017 à Londres.
Et le Kenya a aussi gagné à l'énergie le 3.000m steeple messieurs, avec le champion olympique et du monde Conseslus Kipruto, et le 5.000m dames avec Hellen Obiri. Les 50.000 dollars et le diamant remis à chaque vainqueur des finales étaient à ce prix.
Ayant perdu rapidement sa chaussure gauche, Kipruto a refusé de se soumettre à l'accélération dans le dernier tour du Marocain Soufiane El Bakkali. Et Kipruto s'est imposé sur le fil (8:10.15 contre 8:10.19). Obiri s'est inspirée de cette ténacité pour prendre le meilleur tout à la fin sur la Néerlandaise Sifan Hassan. "J'ai très mal, je me suis blessé car j'ai perdu ma chaussure gauche. Cette mésaventure m'a donné l'envie à me battre jusqu'au bout", a souligné Kipruto.
Les deux Françaises engagées n'ont guère brillé pour leur baptême du feu à ce niveau. Diallo Rouguy a pris la 5e place du triple saut (14,15m), alors que Ninon Guillon-Romarin s'est classée 7e du concours de la perche à 4,57m.
AFP/VNA/CVN