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Le propriétaire de Lille, Gérard Lopez, le 13 janvier au Centre d'entraînement du Losc à Camphin-en-Pévèle, en France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le "relevé de décisions" de la Direction nationale du contrôle de gestion publié mardi soir 12 décembre sur le site de la LFP est lapidaire : "Losc : interdiction de recruter". Cela laisse à penser que la situation financière du club est entrée dans la zone orange, synonyme d'alerte.
Seuls les clubs reçoivent, de la part de l'instance de contrôle de la santé financière des clubs, l'intégralité de sa décision, qu'ils peuvent choisir de rendre publique ou non.
Les dirigeants du club lillois n'ont donc pas convaincu les membres de la DNCG à Paris, qui auraient pu opter pour une décision moins contraignante comme le simple encadrement de la masse salariale et des indemnités de mutation.
La sanction, dont on ignore la durée, s'applique avec effet immédiat et notamment sur le prochain mercato, celui d'hiver, qui débutera en France le 1er janvier.
Cette décision est un coup dur pour le club de la capitale des Flandres qui se traîne à la 18e place de L1 alors qu'il visait en début de saison le top 5. Sans doute, l'arrivée de quelques joueurs plus expérimentés, dans un effectif très jeune, lui aurait permis d'affronter de manière un peu plus sereine la course au maintien.
Le club aux trois titres de champion de France (1946, 1954, 2011) avait mis la main au portefeuille en investissant 70 millions d'euros sur le marché des transferts cet été, somme record pour le Losc.
Une dépense voulue par le nouveau propriétaire, qui a succédé en début d’année à Michel Seydoux, resté quinze ans à la tête du Losc (2002-2017). La nouvelle direction avait effectué un recrutement ambitieux avec un projet bâti autour de l'ancien coach de l'OM et de l'Argentine Marcelo Bielsa.
Depuis plusieurs mois, certains médias s'interrogent cependant sur l'origine des fonds ayant permis à Gérard Lopez de racheter le club en janvier et le plan de financement de l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois.
Échec de la conciliation avec Bielsa
Las, les résultats ont été loin des attentes et le 22 novembre, le club a décidé de "suspendre momentanément Marcelo Bielsa de sa fonction d'entraîneur dans le cadre d'une procédure engagée par le club".
Hasard du calendrier, cette audition à la DNCG mardi 12 décembre du Losc se déroulait au même moment qu'une réunion de la commission juridique de la LFP, qui avait pour objectif une éventuelle conciliation entre le club nordiste et Bielsa. Mais les deux parties n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente.
"Nous avons fait part de la volonté de M. Bielsa de trouver éventuellement une conciliation avec le Losc afin de préserver l'esprit sportif", a expliqué à la sortie de cette commission l'un des avocats de l'Argentin, Me Benjamin Cabagno, selon lequel il "n'y avait pas de possibilité de discuter" avec le club nordiste.
L'Argentin entend faire prononcer la résiliation de son contrat "aux torts exclusifs du Losc", avait expliqué fin novembre un autre avocat de l'ancien entraîneur de Marseille, Me Carlo Alberto Brusa. Et selon le quotidien L'Equipe, les indemnités réclamées par Bielsa se chiffreraient à une quinzaine de millions d'euros... De quoi assombrir les perspectives financières du Losc.
Loin de ces ennuis extra-sportifs, les joueurs vont tenter eux mercredi soir 13 décembre de redonner un peu de baume au coeur aux supporteurs en accueillant Nice en 8e de finale de la Coupe de la ligue, à domicile au stade Pierre-Mauroy.