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L'entraîneur franco-bosnien Vahid Halilhodzic, lors d'une conférence de presse alors qu'il était sélectionneur du Japon, àTokyo le 27 avril. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La cohabitation promet de faire des étincelles entre l'omniprésent patron du FC Nantes, Waldemar Kita, et l'entraîneur franco-Bosnien de 66 ans, réputé pour son intransigeance et ses coups de gueule.
Grand consommateur d'entraîneurs, Kita connaît avec Halilhodzic son 13e technicien en 11 ans (Michel Der Zakarian a fait deux passages). Cardoso est lui le second coach licencié cette saison en Ligue 1, après Gustavo Poyet à Bordeaux.
Attaquant vedette des Canaris du début des années 1980, auteur de 112 buts en 195 matches, "Coach Vahid" a dirigé dès mardi 2 octobre sa première séance d'entraînement pour préparer le déplacement à Bordeaux dimanche 30 septembre, pour la 9e journée de championnat.
Et le temps presse. Avant-dernier de L1, avec six petits points et une seule victoire en huit matches, Nantes a été laissé dans un piètre état par Cardoso, arrivé cet été pour être débarqué un peu plus de trois mois plus tard. Adepte d'un jeu de possession aussi offensif que risqué, le Portugais n'aura pas eu beaucoup de temps pour mener sa révolution à bien.
Trois mois, passés sous le regard scrutateur de Kita qui, dès la deuxième journée, le critiquait ouvertement dans la presse, lui reprochant pêle-mêle un excès d'ambition et, plus tard, de ne pas faire jouer les onéreuses recrues de fin de mercato.
Trois mois aussi où Cardoso s'était attiré beaucoup d'ennemis intérieurs, des proches du président au centre de formation. Trop pour un entraîneur que ses résultats ne protégeaient pas.
Sexagénaires défensifs
Mais en choisissant d'appeler l'ancien entraîneur de Lille, Rennes, Paris SG, Trabzonspor entre autres, et ex-sélectionneur de la Côte-d'Ivoire, de l'Algérie ou du Japon, Kita effectue une nouvelle volte-face.
Depuis le départ en 2016 de Michel Der Zakarian, qui a fait remonter le club et l'a stabilisé dans l'élite, l'homme d'affaires franc-polonais alterne, sans cohérence ni continuité, les "sexagénaires défensifs" (René Girard, Claudio Ranieri et Halilhodzic) et les "Portugais joueurs" (Sergio Conceiçao et Miguel Cardoso).
Limogé en avril de son poste de sélectionneur du Japon, qu'il avait pourtant qualifié pour la Coupe du monde, Halilhodzic avait déjà failli revenir cet été sur les bords de l'Erdre, Kita se reconnaissant dans le caractère intransigeant et le côté travailleur d'Halilhodzic.
Mais entre les deux hommes, seuls les résultat permettront peut-être de faire d'une alliance de circonstance quelque chose de plus durable. L'autre inconnue majeure sera de savoir comment l'effectif prendra ce changement de cap radical.
Si le groupe n'a jamais réussi à adopter complètement les principes de jeu de Cardoso et si quelques joueurs s'épanchaient parfois anonymement dans la presse sur ses méthodes jugées inhabituelles, ses principes de jeu n'étaient jamais remis en cause.
Pistolet à un coup
Le Portugais insistait sur la bonne volonté indéniable affichée par ses joueurs, mais il n'a jamais su leur insuffler suffisamment de caractère et d'agressivité pour forcer leur destin.
Avec un homme de la trempe d'Halilhodzic, précis, rigoureux, très strict, mais aussi capable d'être proche et franc avec ses joueurs, parfois à l'excès, Kita espère renverser cette tendance. Revenir à un jeu plus défensif pour regagner des points rapidement sera le premier axe de travail d'Halilhodzic, qui arrive entouré de Patrick Collot qu'il a eu sous ses ordres comme joueur à Lille, et Cyril Moine, son préparateur physique au PSG.
Il devra le faire avec un effectif qui n'avait pas forcément été bâti dans cette optique, avec les recrutements de Gabriel Boschilia, Majeed Waris, Anthony Limbombe, même si des joueurs peu utilisés jusqu'ici, comme le stoppeur Nicolas Pallois, pourraient bénéficier de ce basculement tactique.
Pour autant, le fameux choc psychologique a intérêt à se manifester rapidement, car quelle alternative resterait-il sinon au FC Nantes? En appuyant sur la gâchette si tôt, Waldemar Kita a actionné un pistolet à un coup, pour le meilleur ou pour le pire.