Liège-Bastogne-Liège : Evenepoel au firmament, Pogacar en salle d'opération

Remco Evenepoel a remporté en solitaire et sans rival son deuxième Liège-Bastogne-Liège dimanche 23 avril après l'abandon sur chute de Tadej Pogacar, victime d'une fracture au poignet gauche à un peu plus de deux mois du Tour de France.

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Le coureur belge Remco Evenepoel à l'attaque dans le final de Liège-Bastogne-Liège, le 23 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le duel tant attendu entre les deux phénomènes a brutalement avorté lorsque le Slovène est allé au tapis à haute vitesse après seulement 85 kilomètres de course, emporté dans sa chute par le Danois Mikkel Honoré qui a subi une double crevaison juste devant lui dans un faux-plat descendant.

Transporté à l'hôpital, Pogacar, qui visait le triplé dans les classiques ardennaises, devait être opéré d'une fracture du scaphoïde gauche dès dimanche soir, un coup d'arrêt qui interroge déjà sur ses capacités à reconquérir le Tour de France en juillet.

Après un début de saison sensationnel, le double vainqueur du Tour (2020 et 2021) a fait de la Grande Boucle le grand objectif de sa saison après avoir abandonné sa couronne au Danois Jonas Vingegaard l'année dernière.

"Il est trop tôt pour se prononcer. Outre sa fracture du scaphoïde, il y a plusieurs petits os (semi-lunaires de la main gauche, ndlr) qui sont également cassés, ce qui complique un peu l'opération. On espère qu'il va pouvoir récupérer vite", a commenté Mauro Gianetti, le manager de l'équipe UAE de Pogacar.

"C'est magique"

Le Slovène hors-jeu, Evenepoel avait le champ libre pour écraser la course. Et il a fait la différence exactement au même endroit que l'année dernière, dans la dernière partie de la redoutable côte de la Redoute, à une trentaine de kilomètres du but.

Le champion du monde a placé une attaque que seul Tom Pidcock a brièvement pu suivre. Mais le Britannique a rapidement payé son effort, victime d'une fringale.

"Il m'a demandé de le relayer, mais je lui ai dit que je ne pouvais pas. Alors il est parti, tout simplement. Remco était trop fort aujourd'hui", a souligné le coureur d'Ineos, finalement deuxième, à 1 min 06 sec du vainqueur, devant le Colombien Santiago Buitrago.

Le podium de Liège-Bastogne-Liège (de gauche à droite) : le Colombien Santiago Buitrago, le belge  Evenepoel, et le Britannique Tom Pidcock, le 23 avril à Liège.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans un exercice de contre-la-montre dont il raffole, Evenepoel, moulé dans une combinaison blanche, a rapidement creusé, sous la pluie, un avantage de plus d'une minute qu'il a confirmé dans la dernière difficulté du jour, la Roche-aux-Faucons, pour gagner le droit de célébrer son nouvel exploit avant même la flamme rouge.

"C'est magnifique de faire deux sur deux. Gagner cette belle course avec ce beau maillot (arc-en-ciel de champion du monde), c'est magique", s'est félicité Evenepoel après avoir longuement harangué le public belge, massé le long du Quai des Ardennes.

À 23 ans, le coureur de Soudal-Quick Step devient le premier coureur à conserver son titre à Liège depuis Michele Bartoli en 1998.

Le prodige flamand complète son palmarès déjà riche de deux Monuments, du Tour d'Espagne et du titre de champion de monde en septembre dernier, avant de se tourner vers le Giro (6 au 28 mai), son principal objectif de cette première partie de saison.

"Un bruit horrible"

Contrairement à Pogacar, au four et à moulin sur tous les terrains, il n'avait pas encore couru de classique cette saison, entièrement tourné vers le Tour d'Italie.

Il revenait d'ailleurs tout juste d'un stage d'entraînement de trois semaines sur les pentes du volcan Teide à Tenerife pour aiguiser ses talents de grimpeur.

Ce qui ne l'a pas empêché de survoler la 109e édition de la "Doyenne" pour apporter, comme l'année dernière, un peu de baume au coeur à son équipe Soudal-Quick Step, en échec sur les classiques jusque-là.

La formation belge a emmené le peloton pendant presque toute la course, à l'image de Julian Alaphilippe qui s'est sacrifié pour son leader avant de lâcher à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée.

"Voir mes équipiers travailler comme me donne encore plus de force", a commenté Evenepoel, qui a appris en course l'abandon de Pogacar.

"J'ai entendu un bruit horrible. Je lui envoie tout mon soutien et mes forces. J'ai connu ça aussi dans le passé, j'espère qu'il va bien", a souligné Evenepoel qui avait été victime d'un accident grave sur le Tour de Lombardie en 2020.

AFP/VNA/CVN

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