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Des ambulances transportant les corps de migrants libanais morts dans le naufrage de leur bateau au large des côtes syriennes, traversent poste-frontière d'Arida, le 24 septembre au Liban. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a déploré vendredi "une nouvelle tragédie", après ce naufrage, parmi les plus meurtriers survenus en Méditerranée orientale.
"Le nombre de victimes du bateau qui a coulé au large de Tartous s'élève désormais à 94", a indiqué la télévision d'État syrienne samedi soir, alors que 20 personnes ont été jusqu'à présent secourues.
"Quatorze personnes se trouvent à l'hôpital Al-Basel, dont deux en soins intensifs", a déclaré Iskandar Ammar, un responsable de cet hôpital Al-Basel de la ville syrienne de Tartous (Ouest), cité par l'agence de presse Sana.
Les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver d'éventuels survivants, plusieurs personnes étant toujours portées disparues.
Selon les autorités syriennes, environ 150 personnes, principalement des Libanais et des réfugiés syriens et palestiniens, se trouvaient à bord du petit bateau qui a fait naufrage au large de la ville portuaire de Tartous, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville libanaise de Tripoli d'où était partie l'embarcation.
L'armée libanaise a fait état de l'arrestation d'un Libanais qui "a admis avoir organisé" ce périple "qui devait s'achever en Italie par voie maritime".
Le Liban devient de plus en plus un point de départ d'embarcations illégales de migrants depuis le début en 2019 d'une grave crise économique et financière.
Dix enfants morts noyés
Des sauveteurs recherchent des survivants après le naufrage d'un bateau de migrants au large de Tartous, dans le Sud de la Syrie, le 22 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dix enfants figurent parmi les naufragés, a de son côté affirmé samedi 24 septembre le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Au Liban, des familles endeuillées enterraient leurs proches, dont les corps ont été rapatriés depuis la Syrie voisine.
Dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared, au nord de Tripoli, des centaines de personnes ont pris part aux funérailles de l'une des victimes.
Entre colère et douleur, elles brandissant le poing en l'air tandis que des proches pleuraient en portant un cercueil de fortune dans les rues.
"La population libanaise vit dans des conditions désastreuses, mais la situation est particulièrement grave pour les personnes les plus démunies, y compris les réfugiés", a souligné vendredi la directrice régionale de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Adele Khodr dans un communiqué.
"Quête de dignité"
M. Grandi a appelé la communauté internationale à venir en aide pour "améliorer les conditions des personnes forcées de fuir leur pays, ainsi que celles des communautés qui les accueillent".
"Ceux qui embarquent dans ces bateaux de fortune en quête de dignité (...) risquent leur vie", a pour sa part dit Philippe Lazzarini, commissaire général de l'agence de l'ONU responsable de l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa).
"Nous devons faire davantage pour (...) aider les Libanais et les autres peuples de la région à surmonter le sentiment de désespoir".
À la suite de l'effondrement économique au Liban, des réfugiés syriens et palestiniens et des Libanais ont tenté de traverser la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune pour se rendre vers des pays européens, notamment l'île de Chypre, située à 175 kilomètres des côtes libanaises.
En avril, le naufrage d'un bateau de migrants surchargé, pourchassé par la marine libanaise au large de Tripoli, avait fait des dizaines de morts.
Le 13 septembre, les garde-côtes turcs ont annoncé la mort de six migrants parmi lesquels deux bébés, et secouru 73 personnes au large de la province de Mugla (Sud-Ouest). Ces migrants auraient embarqué depuis Tripoli, devenue une plaque tournante de l'immigration illégale en Méditerranée.
Selon l'ONU, au moins 38 bateaux transportant plus de 1.500 personnes ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer, entre janvier et novembre 2021.
"Les personnes en quête de sécurité ne devraient pas être contraintes d'entreprendre des voyages migratoires aussi périlleux et souvent mortels", a plaidé Antonio Vitorino, ledirecteur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
AFP/VNA/CVN