Dans la commune de Bao Dài, tout le monde témoigne d'égards envers M. Phiên qui a reboisé plus de 100 ha, fruit de pénibles journées de travail. "Nous avons tous deux plus de 70 ans. Nous sommes venus dans cette région lointaine de Bac Giang pour reboiser. Une vie très simple", raconte-t-il.
Ancien employé du Service de l'industrie de la province de Hà Bac (aujourd'hui province de Bac Giang), M. Phiên a pris sa retraite en 1985. Depuis 1996, lui et son épouse ont mobilisé tout leur épargne et même des prêts pour acheter 7 ha de forêt dans la commune de Bao Dài. Septuagénaire, M. Phiên est toujours en bonne santé. D'après lui, c'est parce que lui et son épouse ont mené une vie de labeur.
"Auparavant, cette zone était dénudée. À partir de fin 1981, les autorités du district de Luc Nam ont fait appel à la population afin d'y cultiver le manioc, mais peu de personnes s'y sont intéressées", a-t-il raconté, après plus d'une heure de promenade dans ses forêts d'eucalyptus.
"Quand je voyais une région dénudée, j'étais vraiment navré. Comme je désirais redonner du vert à cette région, j'ai donc décidé de rester ici. Les premières jours étaient très pénibles", confie M. Phiên. Après avoir acheté 7 ha de forêt, il a continué d'investir en achetant d'autres terrains. Après plus de 2 ans, il a pu acquérir la totalité des collines de Tram Trâm, Dông Công, Tân Son, Yên Thiên...
Beaucoup de personnes pensent qu'il était fou et son projet de reboisement était surréaliste, parce qu'à ce moment-là tout le monde ont abandonné ces régions sauf lui et sa femme. "Si les autres ne le font pas, je le fais", affirme-t-il. M. Phiên et son épouse ont décidé d'aller vivre dans la forêt où, chaque jour, ils soignent les arbres.
Ils ont creusé des étangs pour pratiquer l'aquaculture, planté des arbres fruitiers, élevé du bétail... Quand les autres familles se réunissent à l'occasion du Têt traditionnel, ce vieux couple reste dans la forêt pour soigner et protéger leur fruit de travail. Après chaque récolte, il a acheté des terrains, une fois 5 ha, d'autres fois 10 ha..., et à ce jour, M. Phiên possède plus de 100 ha.
Depuis des dizaines d'années, M. Phiên a considérablement aidé la population locale, notamment en accordant des prêts sans intérêts pour acheter du bétail, ce qui a permis à de nombreuses familles de sortir de la pauvreté.
Sensibiliser la population à protéger l'environnement
Afin que les élèves puissent participer à la protection de l'environnement, M. Phiên a collaboré avec les directions des écoles pour organiser des communications sur ce point. Les élèves qui ont aidé M. Phiên se sont vus offrir des manuels scolaires. Quant aux plus jeunes, il les a sensibilisé à la protection des arbres.
M. Phiên a construit une maison sur pilotis dans sa forêt qui, avec les étangs d'aquaculture, les enclos de bétail et le jardin de plante d'agrément, a créé une zone d'écotourisme dans la forêt même.
"Difficile d'imaginer que M. Phiên et son épouse aient reboisé ainsi des centaines d'hectares. À Bac Giang, il n'y a qu'une seule ferme de ce genre", déclare le chef du hameau de Trai Trâm, de la commune de Tam Di. M. Phiên a consacré 120 millions de dôngs pour construire une route entre la commune de Bao Dài et la forêt de sa famille, et a investi dans la construction d'une ligne électrique pour la population locale.
Le vice-président du Comité populaire de la commune de Bao Son, Nguyên Cuong Bây, souligne que M. Phiên a fait de terres en friche une zone verte sans négliger le développement d'une économie forestière. "En particulier, il a réussi à faire évoluer la conscience de la population au regard de la protection de la forêt. Grâce au soutien de la famille de M. Phiên, les conditions de vie de la population locale s'est améliorée", conclut M. Bây.
Grâce à ses contributions, M. Phiên s'est vu décerner deux satisfecit du Comité populaire de la province de Bac Giang pour ses exploits en matière d'agriculture et de développement rural.
Hoàng Viêt/CVN