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Un avion largue du retardant sur un incendie de forêt près de Saint-Magne, le 11 août en Gironde. |
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras (14.000 ha déjà brûlés en juillet).
"Le chantier", dans le jargon des soldats du feu, est colossal dans cette zone où le ciel est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), où se sont rendus jeudi la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le feu, chaotique, a ravagé depuis maintenant deux jours 7.400 ha de forêts desséchées et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
Jeudi après-midi 11 août, 65 pompiers allemands et 24 véhicules sont arrivés. Des dizaines d'autres pompiers sont attendus dans les prochains jours avec leurs camions venus de Roumanie, Pologne, Autriche.
"Les Roumains et les Allemands seront sur le terrain demain matin à l'aube", a assuré à la presse Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, pompier professionnel venu de Bonn qui venait d'être salué d'un "welcome" par les autorités françaises.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... Pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a confié à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahlay, pompier professionnel de la Rochelle, 20 ans de carrière, "mais là, on se fait déborder de partout : personne ne peut s'attendre à ça".
Au total, huit avions bombardiers d'eau (6 Canadairs, 2 Dash) et deux hélicoptères ont été mobilisés pour cette deuxième journée de lutte marquée par de nouveaux départs de feu, notamment à Saint-Symphorien (Gironde).
Et d'autres "batailles" attendent les pompiers dans les prochaines heures, notamment pour la sauvegarde de la commune forestière de Belin-Béliet mais aussi la défense de l'autoroute A63 entre Bordeaux et Bayonne, qui se trouve à une "distance dangereuse du feu", même si elle a été partiellement rouverte à la circulation.
"Solidarité européenne"
Incendie à Saint-Magne, le 11 août en Gironde |
Emmanuel Macron a remercié dans un tweet la "solidarité européenne".
La Commission européenne a annoncé l'envoi de quatre avions de la flotte de l'UE contre les incendies depuis la Grèce et la Suède pour répondre à la demande de la France.
Ces renforts en avions et pompiers européens sont également attendus ailleurs en France pour aider à combattre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie.
Outre la Gironde et les Landes, le feu qui s'est déclaré lundi dans l'Aveyron a été fixé jeudi soir 11 août après avoir brûlé plus de 750 hectares de végétation. La plupart des personnes évacuées pourront rentrer chez elles vendredi 12 août, a indiqué la préfecture.
Dans le Jura, deux incendies de forêt ont ravagé environ 660 ha depuis mardi 9 août. Jeudi en fin d'après-midi 11 août, la propagation de l'un des feux a été "ralentie", l'autre étant "fixé", selon la préfecture.
Plus de 40.000 ha ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, voire 50.000 ha selon des données satellitaires européennes, soit plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche 14 août.
Dix-neuf départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi après-midi en vigilance orange, le niveau d'alerte invitant les habitants à être "très vigilants".
La multiplication, l'allongement et l'intensification des vagues de chaleur sont la conséquence la plus immédiate du réchauffement climatique, selon les scientifiques.