>>Nouvel épisode caniculaire en France, 2.800 ha de pins dévorés en Gironde
>>La vague de chaleur va atteindre son pic en Espagne
Un hélicoptère bombardier d'eau au-dessus d'un feu à Amarante (Nord du Portugal), le 16 juillet 2022. |
Dans le Sud-Ouest de la France, la mobilisation des pompiers ne faiblissait pas samedi 16 juillet pour fixer les incendies, particulièrement en Gironde où près de 10.000 ha de forêt sont partis en fumée depuis mardi 12 juillet, dans un contexte de canicule généralisée où les températures pourraient atteindre 40°C localement, selon Météo-France.
Dans le touristique bassin d'Arcachon, en bord d'océan atlantique, les efforts déployés ont permis de ralentir la progression du feu. "Nous sommes toujours, et c'est une satisfaction, à 3.150 ha brûlés, mais le feu n'est toujours pas maîtrisé", a déclaré à la presse un représentant de l'État, en saluant "l'énorme intensité et mobilisation" des pompiers.
Des reprises ont eu lieu ces dernières heures du côté de plages proches.
Plus dans les terres, le feu continue de progresser dans deux petites communes, avec désormais "plus de 7.000 ha" brûlés, selon les autorités.
Ces feux, qui mobilisent plus d'un millier de pompiers, ont entraîné depuis mardi l'évacuation de plus de 12.000 personnes.
Accalmie en péninsule ibérique
Le Portugal connaissait une relative accalmie, avec un seul incendie important encore actif samedi 16 juillet, dans le Nord du pays.
"Nous prévoyons de circonscrire ce feu dans la journée", a déclaré le commandant de la protection civile André Fernandes.
Ce feu semblait perdre en intensité en début d’après-midi, ont témoigné sur place des journalistes. Si la colline boisée d’où s’échappait de la fumée blanche était inaccessible aux pompiers, l’action d’un hélicoptère anti-incendie parvenait à ce stade à limiter la progression des flammes.
La veille, un avion bombardier d'eau qui combattait un feu de forêt dans la région de Guarda (Nord) s'est écrasé, provoquant la mort du pilote, son unique occupant.
Selon un bilan de la protection civile portugaise, les incendies de la dernière semaine ont fait deux morts et une soixantaine de blessés. D'après ses estimations, ces feux ont ravagé, depuis le début de la canicule, entre 12.000 et 15.000 ha de forêt et de broussailles.
Feu de forêt à Amarante, dans le Nord du Portugal, le 16 juillet 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En Espagne, des dizaines d'incendies faisaient toujours rage du Nord au Sud du pays. Dans la région d'Estrémadure, limitrophe du Portugal, un tronçon de l'autoroute A5, reliant Madrid à la frontière portugaise, a pu être rouvert à la circulation après avoir été fermé pendant plus de douze heures en raison d'un brasier.
À l'extrême Sud, en Andalousie, un feu près de Malaga a obligé à l'évacuation préventive de plus de 3.000 personnes, selon les services de secours andalous.
En Grèce, les pompiers continuaient de combattre un foyer qui s'était déclaré vendredi matin 15 juillet, provoquant l'évacuation préventive de sept villages dans une zone rurale de la préfecture de Rethymno, sur l'île de Crête.
L'Agence météorologique espagnole a maintenu pratiquement tout le pays sous différents niveaux d'alerte aux températures élevées samedi 16 juillet, avec des valeurs supérieures à 40ºC dans de nombreuses régions et jusqu'à 44ºC par endroits.
Au Portugal, seule la région de l'Algarve au Sud ne se trouvait pas en alerte à la chaleur. Dans le reste du pays, l'Institut météo prévoit samedi 16 juillet des températures pouvant atteindre les 42°C par endroits.
Alerte rouge au Royaume-Uni
Plus au Nord de l'Europe, au Royaume-Uni, un comité de crise composé de ministres du gouvernement britannique devait se réunir dans la journée de samedi 16 juillet après que l'Agence météorologique nationale a émis la toute première alerte "rouge" pour chaleur extrême, mettant en garde contre un "risque pour la vie".
Le Met Office a déclaré que dans le Sud de l'Angleterre, les températures pourraient dépasser les 40°C pour la première fois lundi 18 juillet ou mardi 19 juillet, pouvant ainsi battre le record de 38,7°C datant de 2019.
Le maire de Londres, Sadiq Khan, a conseillé aux Londoniens de n'utiliser les transports publics ces jours-là qu'en cas de "nécessité absolue". Les compagnies ferroviaires ont également invité les passagers à éviter de voyager.
Certaines écoles du Sud de l'Angleterre ont annoncé aux parents qu'elles resteraient fermées en début de semaine prochaine.
Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois en Europe. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
AFP/VNA/CVN