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Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 24 mai à 19h00 GMT. |
La Chine, où est apparue en décembre la maladie qui a fait plus de 343.000 morts à travers le monde, a averti que les critiques incessantes des États-Unis sur sa gestion de la crise sanitaire risquent d'entraîner les deux pays dans "une nouvelle Guerre froide". En Europe, où la pandémie semble sous contrôle, de plus en plus de pays lèvent une à une les restrictions imposées au plus fort de la crise, tout en multipliant les précautions.
En Espagne, certaines plages sont à nouveau autorisées lundi 25 mai, ainsi que les terrasses à Madrid et à Barcelone. En Italie, les sportifs pourront à nouveau se rendre aux piscines et centres de sport à partir de lundi 25 mai. En Grèce, un tiers des bars et restaurants - ceux qui peuvent servir à l'extérieur - accueilleront des clients lundi après plus de deux mois de fermeture. Les autorités grecques devraient aussi annoncer la réouverture des écoles primaires le 1er juin.
Le Royaume-Uni a confirmé dimanche 24 mai son plan de déconfinement progressif, avec une réouverture partielle des écoles au 1er juin. En Islande, les discothèques, bars et salles de sport pourront rouvrir lundi. Le pays avait déjà assoupli une première fois ses restrictions le 4 mai en rouvrant ses lycées et universités, ses musées et salons de coiffure. Les piscines ont également été autorisées à rouvrir le 18 mai.
En République tchèque, c'est la réouverture pour les restaurants, bars, hôtels, zoos, piscines et tatoueurs, et les écoles primaires accueilleront des élèves sur la base du volontariat. Le port du masque ne sera plus obligatoire sauf dans les magasins et les transports publics. En Allemagne, la plupart des restaurants pourront ouvrir lundi 25 mai, comme certains hôtels dans des zones touristiques, mais presque tous les bars restent fermés. Les contacts rapprochés restent limités aux membres de deux foyers à la fois.
Près de 100.000 morts aux États-Unis
Aux États-Unis, les bilans quotidiens restent lourds. Selon le dernier comptage de l'université américaine Johns Hopkins publié dimanche, 638 décès ont été enregistrés au cours des précédentes 24 heures. Avec un total de 97.686 morts depuis l'arrivée de la pandémie, les États-Unis sont sur le point de franchir la barre des 100.000 morts.
Le New York Times rend hommage aux morts américains du coronavirus, le 23 mai. |
Pour anticiper ce moment tragique et honorer la mémoire des victimes, les drapeaux américains ont été mis en berne pendant trois jours sur ordre du président Donald Trump. Et le New York Times a consacré toute sa Une à une liste des noms de 1.000 de ces victimes. Des mesures de déconfinement sont toutefois déjà en cours à travers les États-Unis, avec la volonté de relancer au plus tôt une économie qui a été pratiquement arrêtée par l'épidémie. Les New-Yorkais ont ainsi pu redécouvrir la plage dimanche 24 mai.
"C'est juste super d'entendre le bruit des vagues. C'est une belle forme de méditation, de pouvoir regarder l'océan, aller dans l'eau", dit Brittany Neiss, 25 ans, en marchant pieds nus avec son ami sur la plage de Jones Beach, à Long Island. Mais, signe que la vigilance est toujours de mise, M. Trump a interdit dimanche l'entrée aux États-Unis aux voyageurs en provenance du Brésil. Les non-Américains s'étant rendus au Brésil durant les 14 jours précédant leur demande d'entrée aux États-Unis n'y seront pas acceptés, a annoncé la Maison Blanche.
Aggravation en Amérique latine
Car le Brésil, et avec lui l'ensemble de l'Amérique latine et des Caraïbes, voient leur situation s'aggraver. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déjà averti vendredi 23 mai que la région était "un nouvel épicentre" de la pandémie, avec une situation particulièrement alarmante au Brésil. Dimanche 24 mai, l'Amérique latine et les Caraïbes ont dépassé les 40.000 morts, selon un comptage effectué par l'AFP sur la base de données officielles.
Avec 22.666 morts, le Brésil est de loin le pays le plus touché dans la région, suivi par le Mexique (7.394 morts) et par le Pérou (3.456 décès). Ce qui n'a pas empêché dimanche le président brésilien Jair Bolsonaro, qui minimise la gravité de la pandémie, de prendre un bain de foule auprès de ses partisans à Brasilia, tombant le masque, serrant des mains et portant même un enfant sur ses épaules.
Au Mexique, le président Andres Manuel Lopez Obrador a prévenu la population que le pays se trouvait "au moment le plus douloureux de la pandémie". Il a estimé que la crise économique allait entraîner la perte d'un million d'emplois dans son pays en 2020.
Des cercueils sont prêts pour des victimes du COVID-19 au cimetière El Angel à Lima, le 21 mai. |
Son homologue chilien, Sebastian Piñera, a déclaré en inaugurant un hôpital de campagne installé en urgence à Santiago que le système de santé du Chili était saturé et "très proche de la limite". Le Pérou a prolongé le confinement jusqu'au 30 juin. En Argentine, l'isolement social obligatoire a été prolongé jusqu'au 7 juin, alors que les contaminations ont été multipliées par cinq à Buenos Aires en deux semaines.
"Guerre froide"
Les conséquences de la pandémie ne cessent de faire monter la tension entre la Chine, où la maladie est apparue dans la ville de Wuhan, et les États-Unis, qui l'accusent d'avoir été négligente et d'avoir provoqué, selon les termes de Donald Trump, "une tuerie de masse mondiale". Les autorités de Pékin assurent, elles, avoir été transparentes.
Dimanche 24 mai, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a averti que Pékin et Washington, déjà à couteaux tirés depuis deux ans en raison de leur guerre commerciale, étaient "au bord d'une nouvelle Guerre froide". "Outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux États-Unis", a déclaré le chef de la diplomatie chinoise. Et "ce virus politique saisit toutes les occasions pour attaquer et diffamer la Chine".
AFP/VNA/CVN