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De nombreux pays européens sont confrontés depuis quelques semaines à une nouvelle accélération des contaminations. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
De nombreux pays européens sont confrontés depuis quelques semaines à une nouvelle accélération des contaminations.
Premier touché, le Portugal a connu en mai une augmentation marquée des nouveaux cas, qui a culminé début juin à près de 30.000 contagions par jour. La vague a, depuis, commencé à refluer.
Au Royaume-Uni, les infections quotidiennes sont de nouveau quasiment au plus haut depuis le début de la pandémie.
Egalement affectée, l'Italie a comptabilisé 30.526 nouveaux cas en 24 heures de samedi à dimanche (du 18 au 19 juin), avec une augmentation de 63,4% en 7 jours, selon le dernier rapport du ministère de la Santé.
L'Allemagne subit le même sort.
Et la France n'est pas en reste, avec une circulation du SARS-CoV-2 qui s'est accélérée depuis une dizaine de jours en métropole, et un rythme de contaminations désormais au-delà de 44.000 cas (en moyenne sur sept jours).
Nouveaux sous-variants
La reprise s'explique par la conjonction de deux effets, explique Mircea T. Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à l'université de Montpellier. D'une part, un "déclin immunitaire", c'est-à-dire que "la protection conférée par une infection ou une dose de vaccin décroît avec le temps".
De nombreux pays européens sont confrontés depuis quelques semaines à une nouvelle accélération des contaminations. |
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D'autre part, l'arrivée de nouveaux sous-lignages d'Omicron, BA.4 et surtout BA.5, qui se propagent d'autant plus rapidement qu'ils semblent bénéficier d'un double avantage de contagiosité et d'échappement immunitaire.
"On est face à une évolution continuelle du virus, qui rencontre des personnes ayant déjà des anticorps -parce qu'elles ont été infectées auparavant ou vaccinées- et qui doit avoir un avantage sélectif pour parvenir à se faufiler", décrypte pour sa part Olivier Schwartz, directeur de l'unité Virus et Immunité de l'Institut Pasteur.
"BA.5, et dans une moindre mesure BA.4, est en train de se propager en Europe", ajoute-t-il. Or "des données épidémiologiques montrent qu'il serait 10% plus contagieux que BA.2, c'est la raison pour laquelle il prend le dessus".
Vers une hausse des hospitalisations ?
Sur la sévérité de BA.5, "il est prématuré de se prononcer, en l'absence de données cliniques fermement établies", estime M. Schwartz.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a jugé mi-juin que, sur la base de données encore limitées, "il n'y a aucune preuve que BA.4 et BA.5 soient associés à une gravité accrue de l'infection par rapport aux variantes circulantes BA.1 et BA.2".
Dans une unité de soins intensifs pour les malades du COVID, à l'Institut de cardiologie clinique à Rome, en décembre 2021. |
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Cependant, comme lors des vagues précédentes, une augmentation globale des cas de COVID-19 peut entraîner une augmentation des hospitalisations, des admissions en soins critiques et des décès, a prévenu le Centre.
La population européenne est dans l'ensemble fortement immunisée grâce aux vaccins et infections passées. Cela lui confère une protection a priori plus forte contre le risque d'une forme grave de la maladie que contre le risque d'une nouvelle infection, ce qui devrait limiter l'ampleur du rebond des hospitalisations.
En France, la "reprise épidémique modérée" des dernières semaines (le nombre de cas a plus que doublé en trois semaines) "s'accompagne d'une petite reprise des hospitalisations" et risque d'entraîner "une hausse décalée dans le temps" des entrées en soins critiques et des décès, a noté mardi 21 juin le Pr Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale.
"Il ne se passera rien de dramatique dans les service de soins intensifs des hôpitaux", a pour sa part rassuré le virologue allemand Klaus Stöhr.
Nouvelles mesures pour l'été ?
L'ECDC a appelé les pays européens à "rester vigilants", en maintenant des systèmes de tests et de surveillance.
"On s'attend à ce que des doses de rappel (de vaccin) supplémentaires soient nécessaires pour les groupes les plus à risque de maladie grave, en prévision des futures vagues", a-t-il estimé.
Certains pays ont déjà annoncé de nouvelles mesures. L'Italie a ainsi décidé mi-juin de prolonger l’obligation de porter des masques FFP2 dans les transports publics (sauf dans les avions) jusqu'au 30 septembre. "Je veux continuer à recommander de se protéger en faisant le deuxième rappel du vaccin anti-COVID", notamment pour les plus à risque, a préconisé le ministre de la Santé, Roberto Speranza, actuellement positif.
Le président allemand de l'Association médicale mondiale, Frank Ulrich Montgomery, a, lui, prôné l'adoption rapide d'une "boîte à outils" avec masque, vaccination et limitation des contacts.
En France, le gouvernement a appelé cette semaine les plus âgés à recevoir le second rappel vaccinal "le plus vite possible", sur fond de "reprise épidémique modérée". Un quart des personnes éligibles ont reçu leur second rappel vaccinal contre le COVID, un taux "clairement insuffisant", souligne le gouvernement.
AFP/VNA/CVN