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Le monde est confronté à des conflits, des crises alimentaires, énergétiques et économiques qui ont détourné l'attention politique du changement climatique. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"En raison de la situation géopolitique, la question du changement climatique recule" sur la scène internationale, commente l'ambassadeur égyptien Mohamed Nasr lors d'un récent entretien avec l'AFP en marge de négociations intermédiaires sur le climat à Bonn.
L'Égypte assurera la présidence de la conférence de l'ONU sur le climat COP27 qui aura lieu en novembre à Charm el-Cheikh. Mais depuis la COP26 à Glasgow où les États s'étaient engagés à renforcer leur ambition climatique, la conflit entre la Russie et l'Ukraine, entraîne une crise économique, énergétique et alimentaire mondiale. Et l'espoir de maintenir un élan pour l'action climatique s'amenuise.
"Nous faisons face à un défi immense", reconnaît Mohamed Nasr. "Il est temps de se confronter à la réalité. Nous avons planifié et encore planifié", mais désormais la question doit être : "Est-ce que ça donne des résultats sur le terrain ou non" ?
La science est limpide, les humains sont responsables du réchauffement de la planète et de ses impacts de plus en plus dévastateurs.
Mais malgré les engagements des signataires de l'accord de Paris à limiter ce réchauffement nettement en dessous de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible +1,5°C, les actes sont loin d'être à la hauteur des promesses. Que ce soit en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou d'aide aux pays les plus vulnérables.
La promesse non tenue des pays riches de porter à 100 milliards d'USD par an en 2020 l'aide aux pays pauvres pour réduire leurs émissions et s'adapter aux impacts, sera d'ailleurs sans aucun doute encore une fois un des sujets de contentieux de cette COP au "parfum africain".
Pertes et dommages
Autre question explosive, celle des "pertes et dommages" déjà subis par les pays les plus pauvres, qui réclament là aussi des financements mais n'ont obtenu qu'un "dialogue" jusqu'à 2024. "Ce n'est pas ce que nous espérions", note Nasr.
"Nous devons donner des assurances aux pays en développement sur le fait que leurs priorités sont prises en compte au même niveau" que l'objectif de réduction des émissions, insiste-t-il, réclamant également une association des banques de développement et des capitaux privés pour lever les barrières aux investissements. "Nous ne pouvons pas poursuivre un scénario business-as-usual en terme de finance".
L'Égypte présentera dans les prochaines semaines un nouveau plan climat avec des "objectifs ambitieux", assure Mohamed Nasr. Mais dans un contexte de crise économique, "comme dans la majorité des pays en développement, la mise en œuvre" de la stratégie dépend des financements.
AFP/VNA/CVN