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La sécheresse menace l'agriculture en Argentine. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les deux provinces, qui occupent la majeure partie des terres fertiles du pays, font face à une saison agricole désastreuse qui pourrait se solder par un manque à gagner de 19 milliards d'USD d'exportations, selon les calculs des chambres régionales d'agriculture.
La déclaration de l'état de catastrophe agricole permet aux autorités de se porter au secours des exploitants sinistrés, à travers des aides financières, la suspension de paiement des crédits, l'octroi de prêts sans intérêts et l'exemption d'impôts. Mercredi 29 mars, le gouverneur de la province de Buenos Aires, Axel Kicillof, a étendu l'état d'urgence à de nouvelles communes agricoles durement touchées par le manque des précipitations depuis plusieurs mois.
Dans cette province, la plus vaste du pays, l'état d'urgence a déjà touché au moins 50% des superficies dont les pertes dépassent 80% de la production. Tout exploitant touché par la calamité agricole est exempté du paiement des taxes.
Dans la province voisine de Santa Fe, qui représente 8% du territoire d'Argentine mais abrite 21% des terres cultivées du pays, les autorités ont pris à bras le corps le problème de la sécheresse en consacrant une enveloppe de 4 milliards de pesos (environ 20 millions d'USD) pour y faire face. À Santa Fe, les principales cultures (soja, tournesol, maïs et blé) sont frappées de plein fouet par la sécheresse, de vastes superficies ont connu des pertes sèches et les éleveurs de bovin affichent une grise mine.
Début mars, le ministère de l'économie fédéral avait lancé un programme de 28 milliards de pesos (environ 140 millions d'USD) pour soutenir le secteur agricole en proie à une véritable "catastrophe" inédite cette année. Le programme gouvernemental vise à "soutenir l'un des secteurs moteurs du tissu productif national". Les chambres d'agriculture de Rosario (Santa Fe) et de Buenos Aires, les deux groupements professionnels les plus représentatifs des agriculteurs du pays, ne cessent de voir leurs pronostics s'aggraver.
Début mars, elles ont prévu pour cette année des pertes de plusieurs millions de tonnes qui se traduisent par un manque à gagner de plus de 19 milliards d'USD, soit l'équivalent de 3 points du Produit intérieur brut (PIB) d'Argentine. Au regard des scénarios météorologiques les plus probables, les récoltes des principales cultures du pays (soja et maïs notamment) vont accuser une chute de 50 millions de tonnes à cause de la sécheresse.
La frénésie qui s'est emparée des décideurs à cause de la sécheresse s'explique principalement par le fait que les exportations agricoles constituent la principale source de devises du pays. Leur baisse se traduit inéluctablement par un frein des circuits économiques dans l'ensemble du pays.
APS/VNA/CVN