Touristes au village de la soie de Van Phuc (Hanoi). |
Parmi les villages de métier du pays, le village de poterie de Bat Tràng (Gia Lâm, Hanoi) est l’un des premiers exportateurs. Pourtant, ces derniers temps, le nombre de clients a chuté de manière drastique. Selon l’Association des potiers de Bat Tràng, le nombre de travailleurs est passé de 6.000 à 3.000.
Le village de Van Phuc (Hà Dông, Hanoi), vieux de 1.200 ans, est connu dans tout le pays pour sa soie. Autrefois, son chiffre d’affaires se montait à des dizaines de milliards de dôngs chaque année et il employait des milliers d’ouvriers. Sous l’impact de la crise financière mondiale, ses 150 magasins attirent de moins en moins de clients.
Même son de cloche dans d’autres villages dont celui de Phu Tuc (rotin et bambou, à Phu Xuyên, Hanoi), Dông Giao (sculpture et gravure du bois, à Câm Giàng, Hai Duong), Dông Ky (produits en bois, à Tu Son, Bac Ninh), etc.
M. Vi, patron de l’atelier Vi Thoa au village de Dông Giao, a confié que depuis le début de l’année, ses produits se vendent peu. «Nos ventes ont baissé de moitié en un an», déplore-t-il.
Nécessité d’assistances de l’État
En 2006, le gouvernement a publié un arrêté sur le développement des métiers en milieu rural et, en 2011, un programme de conservation et de développement des villages de métier. Pourtant, selon des enquêtes menées dans 51 villes et provinces, 18 ont déploré un manque de politiques d’encouragement à la coopération entre producteurs, distributeurs et consommateurs.
Au village de menuiserie de Kim Bông, province de Quang Nam (Centre). |
Photo: Vu Công Diên/VNA/CVN |
Peu de producteurs peuvent accéder à des aides financières de l’État pour développer et vendre leurs marchandises. De plus, les villages de métier manquent de travailleurs qualifiés. Les jeunes s’intéressent guère au métier de leurs parents. Les entreprises n’ont pas encore de stratégie de commercialisation à long terme.
Pour encourager le développe-ment des villages de métier, des politiques d’assistance de l’État demeurent indispensables. Selon le président de l’Association des villages de métier du Vietnam, Luu Duy Dân, les banques doivent consacrer un capital fixe pour soutenir les métiers non agricoles en milieu rural. Il faut créer des conditions favorables pour que les producteurs puissent emprunter à des taux préférentiels pour moderniser leurs équipements, fabriquer de nouveaux produits et augmenter leurs exportations. Selon M. Dân, il est nécessaire de créer un Fonds d’assistance au développement des métiers en zone rurale.
Un autre problème : le terrain. L’État doit assister les entreprises dans la location d’un terrain dans les ZI ou investir dans l’ouverture de zones industrielles pour les villages de métier afin d’éviter toute pollution dans les zones d’habitation. Les villages, quant à eux, doivent investir dans l’application des technologies et la formation d’une main-d’œuvre qualifiée.
Lier le tourisme aux villages de métier
Selon Dô Van Nam, chef du Département de transformation et de commerce agricole, sylvicole, aquacole et salicole, les villages de métier doivent aussi s’ouvrir au tourisme. Par exemple le village de menuiserie de Van Diêm (district de Thuong Tin, Hanoi) commence à attirer des touristes, qui viennent non seulement pour visiter mais aussi pour acheter.
Depuis longtemps, les villages de métier jouent un rôle important dans le développement de l’économie locale et l’amélioration des conditions de vie des habitants. Le revenu des travailleurs est supérieur à ceux dans l’agriculture, de l’ordre de 1,5 à 4 fois plus.
Selon le ministère de l’Agriculture et du Dévelop-pement rural, dans l’orientation de développement des métiers en milieu rural pour la période 2012-2020, la planification des villages de métier doit être reliée à la protection de l’environnement, conformément à l’édification de la «Nouvelle campagne». Ce qui nécessite une coopération étroite entre les localités, associations et habitants de ces villages.
Hà Minh/CVN