Mme Tuy entourée de membres de sa famille. |
Mme Trân Thi Kim Tuy vit dans la commune de Duyên Thai, district de Thuong Tin, à 20 km du centre-ville de Hanoi. Cette dame de 74 ans aux cheveux blancs et au visage doux, fait du vélo quotidiennement pour garder la forme mais aussi pour sensibiliser à la protection de l’environnement, par des gestes quotidiens : remplacer parfois la moto par le vélo ou les transports en commun, ne pas jeter de déchets n’importe où, ramasser ceux que l’on trouve... Avec son vieux vélo, elle a participé à deux traversées du pays... selon un axe vertical bien sûr.
Premier voyage
En 2007, membre du club cycliste des personnes âgées de Hanoi, elle a rallié Hanoi à Lung Cu (extrême Nord du pays) à vélo. L’année suivante, elle est entrée au club de cyclisme pour l’environnement de Hanoi, composé en grande partie d’étudiants. Un mois après, elle s’est embarquée avec le club pour un Hanoi-Hô Chi Minh-Ville le long de la nationale 1A, avec un fanion accroché à son porte-bagage.
«Je pense que les personnes âgées peuvent toujours s’engager dans la protection de l’environnement, confie Mme Tuy. C’est pourquoi j’ai appelé certains de mes vieux amis à participer». Résultat : la moitié des participants en juillet 2008 étaient des sexa- ou septuagénaires ! Mme Tuy était la doyenne... et la plus enthousiaste.
Mme Tuy (centre) lors de son voyage à vélo transnational en 2008, devant la borne matérialisant le début de la piste Hô Chi Minh (Tân Ky, province de Nghê An). |
Photo: CTV/CVN |
Comme Mme Tuy pédalait quotidiennement, ce voyage n’a pas été une épreuve pour elle. Avant le départ, elle avait bien préparé ses bagages sans oublier la trousse de secours. «Il faut bien se préparer pour cette folle équipée, pour soi-même mais aussi pour ses collègues de voyage».
Chaque jour, les aventuriers roulaient 50-70 km avec des haltes tous les 15-20 km. La clef de l’endurance pour Mme Tuy, «c’est de respirer régulièrement et de garder une vitesse moyenne». Rarement en queue de peloton, elle a montré à tous les jeunes qui l’accompagnaient que «mamy» avait encore de bonnes jambes.
Deuxième voyage
En 2009, elle a effectué son deuxième voyage, mais cette fois non plus sur la Nationale 1A mais le long de la nouvelle route Hô Chi Minh, à travers la cordillère de Truong Son. «Il a fallu en avaler des montées et des descentes ! Parfois, j’ai dû pousser le vélo mais l’enthousiasme des étudiants m’a donné plus de force». Il faut dire que Mme Tuy est restée fidèle aux vélos à pignon unique...
Mme Tuy (6e, droite, premier rang) lors de son périple transnational en 2008, devant la statue de la victoire à Long Khanh (province de Dông Nai). |
Mme Tuy participe non seulement à des voyages en vélo mais aussi aux activités de protection de l’environnement de son club. Tous les dimanches matins, elle rejoint à l’aube ses jeunes «amis» au lac Ngoc Khanh, et ils partent ensemble ramasser les déchets dans les lieux publics de la capitale.
La vielle dame à vélo arborant un fanion avec le slogan «Prendre le vélo pour protéger l’environnement» ou «Mettre les ordures dans la poubelle» est une vision quasi quotidienne des habitants de la commune de Duyên Thai.
Pédaler jusqu’au possible
Après les succès de ces deux voyages transnationaux, Mme Tuy est prête à repartir. En 2011, comme elle avait mal aux jambes, elle n’a pas pu participer à l’aventure. Mais cette année, si sa santé le lui permet, elle participera et cette fois, avec le Laos au programme.
Mme Tuy reçoit le soutien de toute sa famille. «Mes enfants me soutiennent. Quand je suis sur la route, ils m’appellent souvent pour s’enquérir de ma santé».
Mme Tuy s’occupe bien des jeunes membres du club, et ces derniers l’apprécient beaucoup. Il semble même que les activités de volontariat sont plus effervescentes grâce à sa présence.
«C’est grâce à la participation de personnes âgées comme Mme Tuy que nos activités de protection de l’environnement sont plus significatives», a conclut le président du club Doàn Viêt Tiên.
Hà Minh/CVN