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Des vignettes Crit'Air, le 2 juillet 2015 à Paris. |
Hasard du calendrier, le dispositif prend le relais de la circulation différenciée, qui avait été mise en place mercredi dans l'agglomération parisienne en raison de l'épisode de canicule. Seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'air de classe 0, 1 et 2 étaient temporairement autorisés à circuler.
Objectif affiché du nouvel arsenal de mesures: réduire la pollution de l'air et limiter l'usage de la voiture, alors que les fortes chaleurs ont de nouveau mis en lumière les enjeux climatiques et environnementaux.
Véhicules diesel de plus de 18 ans, à essence de plus de 21 ans sont désormais proscrits d'un vaste périmètre qui couvre 49 des 79 communes de la métropole parisienne.
Plus de 70% de la population de l'Île-de-France est concernée, mais l'interdiction doit s'accompagner d'une période de pédagogie et la verbalisation n'interviendra pas avant 2021 dans le Grand Paris.
Les policiers municipaux sensibiliseront dans un premier temps les automobilistes à l'urgence de se débarrasser de leurs véhicules polluants.
Avec cette interdiction votée en novembre dernier, la métropole se rapproche des mesures déjà prises par la Ville de Paris.
Une longueur d'avance
Dans les communes volontaires, les véhicules Crit'air 5 et non classés sont désormais théoriquement interdits de circulation. Soit quelque 30.000 véhicules pour une population de 5,6 millions d'habitants.
L'interdiction sera ensuite étendue progressivement aux autres vignettes, avec l'objectif de parvenir en 2030 à 100% de véhicules propres en circulation.
La ville de Paris elle-même, qui concentre 11% du trafic sur 1% du territoire régional, a une longueur d'avance. Les Crit-air 5 y sont interdits de 08h00 à 20h00 en semaine depuis 2017 et c'est au tour lundi 1er juillet des Crit-air 4 de voir leur circulation restreinte.
Avantage Paris également pour la verbalisation: circuler avec la mauvaise vignette y est déjà passible d'une amende de 68 euros pour les véhicules légers, de 135 euros pour les poids-lourds, et 12.000 PV Crit'air y ont été émis en 2018.
La qualité de l'air s'améliore d'année en année à Paris, fait-on valoir à l'Hôtel de Ville, mais "les enjeux de santé publique commandent d'accélérer le pas". L'interdiction des Crit'air 3 y est programmée d'ici 2024.
Un policier contrôle un automobiliste, le 27 février, à Faches-Thumesnil (Nord) |
La métropole met pour sa part en avant le nombre de "6.600 morts prématurées par an" dans son périmètre en raison de la pollution atmosphérique.
Accélérer le mouvement
Les communes concernées par la ZFE sont situées à l'intérieur du périmètre de l'A86, qui forme une boucle autour de la capitale.
Une demi-douzaine d'associations de défense de l'environnement (Fondation Nicolas Hulot, France Nature Environnement, Greenpeace France...) ont salué la mise en place du dispositif et appelé les autres villes à accélérer la mise en oeuvre de ZFE "ambitieuses".
Elles demandent aux pouvoirs publics "des dispositifs d'accompagnement renforcés et plus cohérents avec la nécessaire transition vers une mobilité plus durable".
La restriction de circuler dans le Grand Paris s'accompagne en effet de mesures pour inciter les Franciliens à abandonner leurs véhicules polluants.
Une plateforme numérique (jechangemavoiture.gouv.fr) doit permettre de recenser les primes à la conversion de l'État et de la métropole auxquelles chacun peut prétendre et de remplir les dossiers de demande.
La subvention du Grand Paris est passé de 5.000 à 6.000 euros pour les plus modestes, ce qui permet d'obtenir des aides cumulées État-MGP allant jusqu'à 17.000 euros pour un véhicule neuf et 10.000 euros pour une occasion.
Enfin, la trentaine de communes du Grand Paris dont les maires ont refusé de rejoindre la ZFE, à quelques mois des élections municipales, pourront le faire plus tard.
AFP/VNA/CVN